Chapelle Saint-Aubin, à Guer (56).




Matoufilou

La « déchirure » propre à la photo, c'est qu'elle ne fait exister son objet qu'en le faisant disparaître.
13 Commentaires
  1. Elle a un peu quelque chose d’une forteresse cette chapelle au milieu des champs.
    Reste que je n’ai pas trouvé la clef du titre
    MRVR

  2. C’est que tu n’es pas prêt à entrer, RV. Cherche encore un peu.

  3. Ouh, il y a beaucoup à dire.
    Tout d’abord, demander au matou de plus amples explications sur l’oxymore de la déchirure photographe.

    Par ailleurs, l’entrée, c’est là où l’astuce se cache.
    Serait-ce que un édifice à 4 entrées formant une croix ? Ou
    Une pdv sur une des 2 lignes diagonales, formant une croix, là aussi?
    Ou alors, une similitude avec celle de Toulouse où l’architecture interne se caractérise par la croix, sur laquelle on tourmentait les suplicies, coiffée d’un crucifix ?
    Les flux, pour ma part, sont les voix, symboles spirituels des prêches de Saint Augustin.

    Le prof rend les copies ce jour ?
    Je dis çà parce que : « cet’aprem, je pourrais pas être là, j’ai les vêpres de mon quartier ».
    Franville

  4. Il y a aussi la croix tracée dans le ciel par le passage des jets au dessus de cette chapelle guer … ière ?

  5. Et bien dites moi çà bosse en ce dimanche matin avec ces deux dernieres propositions.

    Je doute que les bâtisseurs de cette petite merveille aient été dérangé par quelques aeroplanes à l’époque.

    En la regardant de plus près, elle ressemble à une église russe toute charpentee de planches patinnées par le temps et la dure météo du pays.
    Franville

  6. Cette chapelle, située en plein campagne, de long de la vieille route des crêtes qui va de Guer à Maure, a la particularité d’être dédiée à Saint-Aubin (donc à un primitif culte solaire, je vous passe les détails). Sauf qu’elle n’est pas sur une hauteur, comme c’est l’ordinaire pour un culte solaire, mais sur le flanc d’une colline, côté Est, dans une sorte de dépression qui renvoie plutôt à un culte des eaux (et non du haut, vous m’avez compris). Les ex-voto et inscriptions qu’on y trouve confirment un culte à Anna ou Varia (Maria), la classique déesse primitive bretonne de la terre et des eaux. On l’a restaurée partiellement après la seconde guerre mondiale, en remerciement de la protection apportée durant ces temps troublés (de quel ordre, la protection, je ne sais pas).
    Vous notez aussi le côté trapu, primitif de la vieille chapelle, au plan très simple.
    Carrefour d’histoire et de religion donc déjà.

  7. Plus intéressant à mes yeux, cette chapelle est sur ma route buissonnière, quand je vais ou reviens de Carnac, presque à chaque période de vacances depuis 20 ans, et que je veux échapper à la voie rapide Rennes-Vannes. Les flux dans mon travail salarié me commandent tous les jours. Qu’elle soit sur la route de l’aller ou sur celle du retour, cette chapelle marque donc, systématiquement, un temps de rupture. Je ne m’y arrête pas toujours, mais je respire à chaque fois que je passe devant, en me disant qu’ici on est au centre et en retrait de tout. C’est donc un lieu de ressourcement mental, à la fois à la croisée (et le ciel effectivement ce jour-là accentuait l’impression ressentie) et dans l’annulation de tout.

  8. Voila , encore une fois, qui montre comment le christianisme a fait son nid dans les vestiges du paganisme.
    J’aime bien aussi l’évocation buissonnière des déplacements du félin.

  9. Et et mon Asnières \déchirure, s’iouplait ?

  10. @ Franville : L’objet photographié n’existe que par la langue spécifique de la photographie. Il disparaît en tant qu’objet pour devenir langage. Or c’est bien cet objet qui nous a intéressé quand on l’a pris en photo. C’est cela, la « déchirure » dont je parle (je dois l’expression à Fabrice Midal).
    Exemple : J’aime cette fleur dans son environnement matinal, avec sa goutte de rosée et son abeille qui la butine. Je la photographie. Mais 1°) Je ne fixe à jamais qu’une partie de la réalité observée. Il manque toute une dimension de la réalité initiale. 2°) La photo-langage entérine la disparition de l’objet, ouvre une nouvelle dimension.
    C’est cet écart, cet intervalle, cette « déchirure » qui m’intéresse dans la photo. Tu parlais d’Atget ou de Saunders ce matin, nous sommes typiquement dans cet écart. Le photographe au fond est un littérateur : il transforme la réalité en langage. La photo est toujours une scène de crime.

  11. Bien assise, stable, paisible.

  12. OK MTFL, c’est clair, net et explicite. Je te comprends mieux à présent.

  13. Une belle chapelle, un excellent cadrage mais un traitement un peu gris : un peu plus de lumière aurait été bienvenu (à mon sens !).

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