De retour en station le midi, après une sortie matinale dans la brume et sur des pistes glacĂ©es, il arrive que le soleil se mette Ă  chauffer tellement qu’on en oublie la neige pour se croire dans une station balnĂ©aire des BalĂ©ares…

Et je rĂ©ponds par avance Ă  la question : non, ce n’est pas Mikaela Shiffrin… (bien qu’elle soit aussi jolie).




Matoufilou

« L'une des dĂ©chirures propres Ă  la poĂ©sie », c'est que, « ce qui est devant moi, au moment oĂ¹ je le dis, il faut justement qu'il ne soit plus. Les objets soumis Ă  l'Ă©preuve du poème, pour pouvoir briller d'un vif Ă©clat, doivent cesser d'Ăªtre ce qu'ils sont pour devenir langage. » Avec ce paradoxe que « dans le mĂªme temps le langage les sauve et les porte Ă  leur Ăªtre. » (Fabrice Midal, Pourquoi la poĂ©sie ? L'HĂ©ritage d'OrphĂ©e, Pocket, 2010). Lisant cela, je songe Ă©galement Ă  la photo, oĂ¹ c'est le mĂªme principe : ce qui a Ă©tĂ© pris en photo (l'objet de la prise de vue) n'est dĂ©jĂ  plus, est devenu langage. Et cependant c'est par ce langage qu'il existe, et qu'il prend Ă©ventuellement une existence nouvelle, devient, pour reprendre une expression dĂ©sormais galvaudĂ©e, une rĂ©alitĂ© « augmentĂ©e ». Ce paradoxe confirme le cousinage (Ă  mes yeux du moins) de la photo et de la poĂ©sie. La « dĂ©chirure » propre Ă  la photo, c'est qu'elle ne fait exister son objet qu'en le faisant disparaĂ®tre.
8 Commentaires
  1. Joli portrait lumineux, joli modèle. Ce devait Ăªtre tentant de cadrer et de dĂ©clencher.
    Mais tout de mĂªme beaucoup d’Ă©lĂ©ments parasites dans de cadre.

  2. je ne connais pas Mikaela Shiffrin, mais je ne pense pas que ce soit grave.
    Une photo un peu entre-deux, entre l’intime et la Sainte Vierge.
    les déformations de la perspective ne rendent pas justice au modèle.

  3. @ Blagapart : Les femmes Ă©rigĂ©es en icĂ´ne, ce n’est pas mon truc, et pourtant je reconnais qu’il y a un cĂ´tĂ© comme cela ici. Le modèle ne posait pas, prenait juste le soleil, mais en me pressant de figer le naturel peut-Ăªtre l’ai-je dĂ©naturĂ© ? Sans doute aurait-il fallu ne conserver le petit bonheur captĂ© fugitivement que dans l’œil et dans la mĂ©moire et ne pas vouloir Ă  tout prix le mettre en boite ?
    A supprimer ?

  4. Non,sĂ»rement pas ! Une superbe photo pour moi justement par ces petits “dĂ©fauts” qui en font une image très naturelle. Je ne vois pas un sujet posĂ© mais une lumière très douce qui modèle cette jeune femme de façon très sensuelle. Par contre j’aurai utilisĂ© avec un peu plus de discernement le vignettage en ne touchant pas Ă  la partie haute très lumineuse oĂ¹ le vignettage semble salir la lumière … un peu comme il salissait la neige sur une rĂ©cente publication …

  5. A supprimer ? Certainement pas !

  6. Je partage certaines remarques de Blagapart (les déformations perspectives) et Estienne ( le vignettage) mais je trouve que la principale qualité de la photo est dans son naturel et la spontanéité du moment présent.

  7. Très belle pose, très beau modèle! Oui, il y a des dĂ©fauts, mais c’est justement pour Ă©viter le cĂ´tĂ© dolce & gabbana insupportable !!!

  8. Je dĂ©couvre avec retard vos commentaires, qui m’ont rassurĂ©. J’avais un doute sur cette image, et vous l’avez levĂ©. Merci Ă  tous.
    Quant au vignetage, il rĂ©pondait au mĂªme principe que la vue prĂ©cĂ©dente : provoquer un effet lorgnette, et faire “cinĂ©ma”. Sans doute ici Ă©tait-ce superflu.

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