12 Commentaires
  1. Autant “L’accroche coeur” me rassurait et me laissait un sentiment d’espérance, autant celle-ci me terrifie!
    Vos photos nous en font voir de toute les couleurs, ce qui est un comble sur LVEG.
    Merci à vous.

  2. L’interrogation du regard. Terrible.

  3. Cette forte luminosité ne laisse guère au regard la possibilité de s’évader.
    Une image qui ne laisse pas indemne, si j’ose dire.
    Beau boulot.

  4. Moins on en voit face à une scène telle que celle-ci et plus on est terrifié parce que notre imagination prend le dessus et qu’on est naturellement enclin à toujours s’imaginer le pire… ce qui, souhaitons-le, n’est peut-être pas le cas.
    En ce qui me concerne, cette image tire à la fois sa puissance et sa force de la gravité de son propos qui s’inscrit dans la poursuite d’une série structurée, mais et surtout, j’y vois la superbe illustration d’une « tautologie » où l’idée centrale de la disparition fait doublement sens.
    La photographie en général nous parle de disparition, de perte, d’immatérialité, de notre propre expérience face à ces phénomènes et de l’acte d’appropriation que nous accomplissons chaque fois que nous tentons d’en conserver la trace, le souvenir et la mémoire.
    Cette photographie en particulier évoque exactement la même chose par des associations d’idées et d’oppositions. Le personnage principal se fond et disparaît, littéralement envahi par tout ce blanc. Au contraire, l’homme à ses côtés, l’appareil médical et la tête de lit se traduisent par des valeurs de gris plus denses qui mettent l’accent sur les notions de présence et de matérialité. Seuls et comme en apesanteur en plein centre au cœur de l’image, les yeux demeurent perceptibles. Deux petits orifices étroits et minuscules qui nous aspirent pourtant et nous mettent en présence de ce qui se dérobe et qui fuit.
    Bref, une photographie qui ne se contente pas de restituer le réel dans une intention purement journalistique mais plutôt une Å“uvre qui, au contraire, relève avec brio le défi de présenter l’imprésentable.
    Merci Solong.

  5. J’aime ce site où l’on voit souvent d’étonnantes photographies, burlesques ou étranges, au ras du bitume ou envolées la stratosphère, poétiques ou tragiques. Merci Solong pour celle-ci.
    Et j’aime aussi LVG pour la qualité des commentaires que je n’ai jamais trouvée ailleurs (ailleurs: jeux de massacres, duels d’egos, réunion de vieux de la vieille…).
    Merci Josée pour ce commentaire.

  6. …DANS la stratosphère…

  7. Une image inquiétante …
    J’aime l’aspect high key
    a+

  8. J’ai beaucoup apprécié le commentaire passionnant de Josée.
    Mais au niveau de la photo je ne suis pas cette fois … dommage pour moi que tu n’arrives pas (peut-être n’est-ce pas le mot) à exprimer le sens de celle-ci sous la même “forme” que la série “La toilette” …. https://www.lavieengris.com/?p=22072

  9. Si vous voulez, il y a le livre, et puis le marque-page.
    Par rapport à votre production photographique très marquée en N/B (je ne parle pas seulement des publications sur ce site); ainsi que l’angle des précédentes de la série Toilette (à l’exclusion de l’Accroche-cœur), il me semble que . . souffre d’un excès d’évanescence.
    Comment ne pas songer à la force du pathos, certes, avec une telle présentation ?
    Pour autant, que ce soit par le cadre ou par le traitement, je ne peux m’empêcher de penser que, dans cette vignette, il est dit trop ou pas assez.

    Marque-page, donc. Mais belle tentative.
    😉

  10. Merci à tous 🙂 !

    Merci Josée vraiment pour ce très beau commentaire, pour cette riche et passionnante réflexion photographique, bien au delà du compliment (que je goûte et qui me touche d’autant plus).

    Il y a le livre, le marque page… les pages du livre aussi. Je comprends que celle ci puisse paraître atypique dans ce que j’ai pu vous présenter de cette série. Elle trouve sa place dans une plus vaste série consacrée au travail du personnel paramédical dans un service de réanimation. J’avais commencé cette série au moment de la publication de “toilette”, avec une intention vers cette équipe paramédicale justement, l’idée première de leur renvoyer ce regard sur leur travail, l’idée que le simple fait de s’y arrêter de cette manière, de s’y intéresser, pouvait être valorisant.

    Voici ce que j’avais écrit à l’époque à Sylvain Lenfle lors d’échanges autour de “toilette”:

    >” Ces photos sont prises dans le service de réanimation où je travaille.
    > La pratique médicale est très étroitement liée à l’équipe, particulièrement dans une telle spécialité. Je suis très attaché à cette notion d’équipe dans l’exercice d’un service de soins non programmés destinés à des patients en défaillance vitale (et à des familles choquées). Là où la compétence individuelle ne peut rien sans la cohésion et la réactivité du groupe, au service de la qualité et de la continuité des soins. Mon projet photographique, encore vague, tenterait à la fois de témoigner et de
    valoriser ce travail d’équipe, en commençant par porter un regard respectueux et “considérant” sur le travail de l’équipe paramédicale. Celui ci est sur bien des aspects “déconsidéré”: salaires indécents, humeurs des docteurs, pressions en tout genre de la hiérarchie, infentilisation… Tout cela leur renvoie une image peu reluisante de leur travail pourtant primordial. Une première façon est de montrer les gestes, tout simplement, professionnels et attentifs, avec un regard “considérant”… oui je crois que ce travail est avant tout destiné aux infirmières, aux aides soignantes et aux agents avec lesquels je travaille… je développerais ça (ou pas, en m’en tenant a des considérations plus photographiques) sous mes photos sur LVEG…”

    Ce travail a cet automne rencontré un projet de livre de la Société de Réanimation destiné au grand public avec l’ambition de faire connaître mieux cette spécialité, au travers de témoignages de patients et de familles et de photographies. C’est ainsi qu’est venue l’idée de présenter ces photographies dans une exposition à l’occasion du 40° congrès de la Société de Réanimation de Langue Française en janvier.

    Ce texte introduisait l’expo:

    “Un mot de l’auteur:

    L’idée de cette exposition photographique est née sous l’impulsion de Jean Reignier et René Robert en écho au très beau livre «Réanimation, un combat pour la vie» publié aujourd’hui par la SRLF et destiné à faire connaître cette spécialité au grand public au delà de l’âpre réputation qu’elle doit à l’aspect technique et à la brutalité des situations qui s’y vivent.
    Une convergence d’intention en somme dans cette rencontre entre ce projet international et collectif d’importance, et le travail photographique personnel présenté ici.
    Ici, simplement un regard posé sur le travail quotidien de l’équipe paramédicale du service de Réanimation du Centre hospitalier de Saintes: Les infirmières, les aides soignantes, les agents hospitaliers, les kinésithérapeutes, les manipulateurs radio…au lit du malade.
    L’intention (l’ambition!) de saisir, dans l’intime et dans la relation, à la pointe d’un geste, au détour d’un regard, dans l’ombre et dans la lumière, ce qui porte la qualité du soins là où les machines et les drogues n’y pourraient rien. La tentative d’approcher un peu ce que les chiffres (ah les chiffres…!), les statistiques et les graphiques ne sauraient mettre en bouteille, l’essentiel inquantifiable, l’objet, le corps et le coeur de l’exercice de la Médecine: l’Humain.”

    J’ai voulu présenter cette cinquantaine de clichés avec une sorte de progression narrative: au départ des photos plus “contextuelles” (les machines etc..) et distantes, au développement plus noir et plus dur vers des photos plus douce et “intimistes” à la fin.
    “..” s’inscrivait dans la zone de transition en quelque sorte. Elle a en plus cette particularité d’avoir d’avantage le malade pour sujet.

    Je pensais arrêter là les publications sur cette série, en fournissant (pour ceux que ça pourrait interresser) un lien vers un document reprenant le fil de l’exposition, également un “making off” de l’accrochage qui fût pour moi l’occasion d’une très belle et touchante rencontre…. La dernière publication de Bernard m’a incité au rebond .. et il me reste à peaufiner ce document (je n’arrive pas à fournir un lien vers le pdf dont je dispose)..lien à venir donc.

    Voilà un peu l’histoire.
    Bravo à ceux qu’auront pu lire ça jusqu’au bout.
    Merci de votre intérêt!

  11. Merci pour cette longue, généreuse et parfaite explication.

    Pourtant techniquement (encore) je ne pense pas que le traitement ci-dessus puisse la rendre plus intimiste si tel était ton envie.
    Je trouve que de “simples” détails décrochés de leur fond (dans la forme) étaient beaucoup plus déclencheurs d’émotions.
    Enfin chacun a le déclencheur que son passé lui a forgé 😉

    En tous cas bravo de t’être attaqué à un sujet aussi difficile à présenter, sans tomber dans le pathos.

  12. @ Solong … Bravo et Merci .

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