Jean-Marc Silvestre

Né l'année où le terme Transistor a été voté par le comité directeur des Bells Labs, généralement le jour des élections présidentielles américaines, marié, plasticien (quelques expos en galeries (Galerie Mecanorma, Paris (il y a bien longtemps !) Galerie le Duplex au Havre (idem! (il y a bien longtemps)), Galerie Turlure au Havre), à la SACEM à Neuilly (ibidem! il y a bien longtemps) au THV du Havre à l'abbaye de Bonport…), graphiste, illustrateur, actuellement surtout retraité, mais toujours actif, dernière expo Planches Contact Deauville, avant la covid.
18 Commentaires
  1. Il y a des soucis à ce faire avec Midjourney et l’IA…

  2. Aïe, ça va relancer la polémique…
    Moi, j’aime bien, et, derrière l’IA, il y a quand même bien quelqu’un qui a passé commande et s’est satisfait du résultat produit, au point de présenter le résultat à un prix. C’est juste l’outil qui diffère. On passe de l’appareil photo ultra performant à un clavier et à un écran d’ordinateur, mais au fond quelle différence ?

  3. La différence Matou c’est celle qui existe entre une image et une photo. Une photo donne toujours une image mais une image n’est pas forcément une photo même si elle peut en avoir l’apparence et flatter l’oeil.
    Ce qui est agaçant dans la publication de ce genre d’image c’est la volonté de tromper celui qui la regarde. (Même si , ici, le but poursuivi était peut être de mettre en garde contre ce type de manipulation)
    Du coup, je ne comprends plus très bien tes longs développement sur la photographie dans les publications précédentes de la semaine passée. Tout ce que tu y as exprimé, de manière très fouillée, ne trouve, à mon avis, aucune application dans ce type d’image.

  4. Tu nous disais: ” La photo est toujours une scène de crime.” Avec les images obtenues au moyen de l’IA, la scène de crime est escamotée, il n’y a pas de cadavre et ça manque.

  5. Je dirai même plus, mon cher Matou, avec les images IA singeant la photo, c’est la photo elle même qu’on assassine.

    PS Je n’ai par contre aucun problème avec les images couleurs qui précèdent, elles ne cherchent pas à se faire passer pour ce qu’elles ne sont pas.

  6. De toute manière, ce n’est pas un problème, puisque la planète va devenir inhabitable pour l’homo sapiens, vers 2100 !

  7. Et que peuvent bien en penser ceux qui travaillent sous agrandisseur et à l’ombre de la lampe inactinique?

    imaginez un peu le décalage que ressentent ces purs et durs!….

    Pas de matériaux “photo réactif” dans cette machine là; et les descendants de ces geeks, que dessineront ils suite à la question “dessinez moi une vrai photo!” .
    Surement une plaque plate de touches qu’ils normeront Keybord , identique à celle dessinée par les enfants margeant dans les cantines d’écoles qui identifiaient le poisson par une plaque plate de sciure qui fit grand bruit dans les 70’s.
    Franville

  8. A mon avis, que l’on fasse de la photo argentique ou de la photo numérique, on a toujours affaire à de la lumière qui vient toucher une surface sensible lors de la prise de vue. Ce n’est pas le cas avec les images obtenues avec l’IA.
    MRVR

  9. @ RV : Le domaine reste à penser, mais ce que je vois, c’est comme ici une image qui me plaît et une production de langage. Quelqu’un passe bien commande. La réalité d’un agrégat de sujets recomposés n’a certes pas le charme de la fleur qu’on admire et sur laquelle on déclenche, mais il reste qu’on parvient à une image. Et celle-ci par exemple me plaît : c’est une belle image.
    Pour autant je comprends et quelque part partage ta colère de puriste, de vrai photographe “amateur”, qui aime composer sa photo et déclencher, puis retravailler sa vue en laboratoire ou sur l’écran. L’IA nous insulte sur ce plan. Elle met à égalité l’artisan au savoir-faire éprouvé, ou l’artiste amateur, et la machine industrielle.
    Par contre effectivement la scène de crime ici devient factice. Elle devient un jeu abstrait. N’a plus de réalité concrète. Il devient inutile de chercher à savoir qui sont ces deux femmes et pourquoi elles se rapprochent ainsi. Et le problème à mon avis est ici. C’est de savoir ou de ne pas savoir d’où l’on parle. Qui est le producteur de l’image. Et quel est son projet. Il y aura désormais une suspicion que je trouve dangereuse. On nous vend un langage, mais que cherche-t-on à nous vendre ?
    Ici “l’artiste” a dévoilé la supercherie, mais combien tricheront ?

  10. Et quand je demandais, avec un brin de provocation, “au fond quelle différence ?”, c’est bien cette inquiétude sur l’origine de la production que j’interrogeais.
    Déplacement de la scène de crime. Destruction de preuves. Tout est à reprendre.

  11. Ce qu’on assassine, ce n’est pas la photo, c’est la vérité. Et c’est plus grave que tout.

  12. Photo, pas photo ? Art, pas art ? On pourra débattre indéfiniment sur ce point.
    Pour moi, le vrai questionnement ici, c’est le statut de la réalité. Vrai ou faux ?

  13. Le vrai problème est “l’aspiration des images et de données” qui ne leur appartiennent pas sans reverser de droits d’auteur, c’est un véritable pillage des GAFAM et les sociétés d’auteurs (photographes, illustrateurs, peintres, etc) sont incapables de les assigner devant les tribunaux compétents.

  14. Je ne me considère pas comme un puriste de la photographie. Mais j’essaie de m’opposer au détournement des mots tellement fréquent à notre époque. “Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde” disait déjà Camus. Donc, pour moi les images produites au moyen de l’IA ne sont pas des photos tout comme la photo n’ est pas de la peinture (contrairement à ce que certains tentaient de faire croire à une autre époque)
    Ceci posé, la création d’images par l’IA ne me gêne pas à la condition qu’elle se présente comme telle et n’entretienne pas de confusion malhonnête ou malsaine. Aujourd’hui les risques de confusion sont énormes et il ne me semble pas que la société soit en mesure de mettre en place des garde fous tant la recherche de profits est prédominante.
    Pour ce qui est des droits d’auteur, je crains que la cause ne soit perdue d’avance, la technologie utilisée rendant la recherche en paternité quasiment impossible.
    MRVR

  15. C’est passionnant, et à mon sens très juste, parce qu’on est toujours (mais depuis l’origine de la photo en somme) dans ce débat réalité / vérité. Que dit une empreinte de la réalité ? En quoi est-elle vraie ? On n’a pas fini dans causer !

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