Tourne, tourne, ballon, tourne… Une petite image virevoltante pour rĂ©veiller les somnolents !




Matoufilou

« L'une des dĂ©chirures propres Ă  la poĂ©sie », c'est que, « ce qui est devant moi, au moment oĂ¹ je le dis, il faut justement qu'il ne soit plus. Les objets soumis Ă  l'Ă©preuve du poème, pour pouvoir briller d'un vif Ă©clat, doivent cesser d'Ăªtre ce qu'ils sont pour devenir langage. » Avec ce paradoxe que « dans le mĂªme temps le langage les sauve et les porte Ă  leur Ăªtre. » (Fabrice Midal, Pourquoi la poĂ©sie ? L'HĂ©ritage d'OrphĂ©e, Pocket, 2010). Lisant cela, je songe Ă©galement Ă  la photo, oĂ¹ c'est le mĂªme principe : ce qui a Ă©tĂ© pris en photo (l'objet de la prise de vue) n'est dĂ©jĂ  plus, est devenu langage. Et cependant c'est par ce langage qu'il existe, et qu'il prend Ă©ventuellement une existence nouvelle, devient, pour reprendre une expression dĂ©sormais galvaudĂ©e, une rĂ©alitĂ© « augmentĂ©e ». Ce paradoxe confirme le cousinage (Ă  mes yeux du moins) de la photo et de la poĂ©sie. La « dĂ©chirure » propre Ă  la photo, c'est qu'elle ne fait exister son objet qu'en le faisant disparaĂ®tre.
7 Commentaires
  1. Un ballon un peu plat, artificiel et qui manque de volume. Pour le volume, un peu d’ombre aurait permis de croire Ă  la rĂ©alitĂ© du ballon. Ici, on a un disque. C’est l’ombre qui crĂ©e le relief !

  2. Ca y est, j’ai trouvĂ© Ă  quoi ce ballon me faisait penser.
    Frank est une comédie dramatique britannico-irlandaise de Lenny Abrahamson sortie en 2014.
    Synopsis: En Irlande, Jon, un musicien amateur, rejoint un groupe de rock, menĂ© par l’extravagant Frank, qui porte continuellement une tĂªte artificielle. (Vu Ă  Dinard au festival du film britannique).
    Autant que je me souvienne , ça ne finit pas trop bien.

  3. Assez d’accord avec Estienne. Mais la rĂ©alisation est dynamique et sympa!

  4. @ Estienne : D’accord avec toi sur la platitude du ballon, mais tu me poses une colle sur le plan technique. Comment crĂ©er cette ombre et lui donner ce relief dont tu parles ?
    @ Monsieur HR : Merci pour cette rĂ©fĂ©rence que je ne connais pas. A dĂ©couvrir. De mĂ©moire, ici aussi l’histoire s’est mal terminĂ©e avec un Ă©clatement final du monstre.
    @ Jean : J’ai hĂ©sitĂ©, mais derrière la photo Ă  amĂ©liorer je trouvais qu’il y avait une image, avec ce mouvement circulaire dynamique.
    Merci Ă  tous les trois.

  5. Produire une ombre sur une surface : quel logiciel informatique utilises-tu pour le traitement des images ?
    Ils ont en gĂ©nĂ©ral notamment un outil “pinceau” ou “Ă©claircir/assombrir” avec la possibilitĂ© d’avoir une forme plus ou moins floue sur les bords et une opacitĂ© de traitement variable. C’est un exercice qui est assez simple et qui permet justement de faire passer une surface pour un volume et ensuite de faire apparaĂ®tre la surface sur laquelle il est posĂ©. J’essaie de te retrouver une image avec ces 3 Ă©tapes et je te la fais parvenir.

  6. Petite remarque complĂ©mentaire : on ne donne pas un relief Ă  l’ombre, c’est l’ombre qui donne un relief. Si on supprime l’ombre d’une ride sur un visage, on supprime la ride !

  7. Je vais regarder tout cela et essayer de donner ce volume dont tu parles. Sur PS10, ça doit pouvoir se trouver. Merci Estienne.

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