La « déchirure » propre à la photo, c'est qu'elle ne fait exister son objet qu'en le faisant disparaître.
10 Commentaires
Monsieur HR
sur 8 novembre 2018 à 17h52
A Rennes, on a été plus réactif qu’à Marseille ?
Matoufilou
sur 8 novembre 2018 à 17h54
Tragiquement drôle ! J’ai bien ri, merci Monsieur HR.
Monsieur HR
sur 8 novembre 2018 à 19h30
Le titre m’intrigue, la référence à Duras, simple jeu de mots ou bien autre chose ?
brigitte david
sur 8 novembre 2018 à 22h11
Duras… N’exagérons rien!
Matoufilou
sur 9 novembre 2018 à 10h29
Il faudrait un long texte pour expliquer mon envie de ce titre. Et ce n’est pas le lieu ici. Pas la place.
Pour faire au plus court, disons que c’est le portrait sur la palissade qui a servi de déclencheur. J’ai songé à ce personnage féminin, dans cet hôtel à l’orée de la forêt, qui est seule et attend. Enfoncée dans sa profonde mélancolie, mais à la croisée des désirs : le sien, permanent, celui d’une autre femme, ceux des hommes. J’ai trouvé intéressant le regard de cette femme sur le passant, et cette forme de voyeurisme partagé (elle qui nous regarde, nous qui passons).
Le titre renvoie également à ce qu’on devine derrière, ce trou béant (destiné à recevoir une nouvelle station pour la seconde ligne de métro), et au fait qu’on ait détruit à Rennes beaucoup de beaux immeubles, contrepartie d’une politique à long terme ambitieuse en termes d’urbanisme et de logement, et que Mme la Maire actuelle perpétue.
Détruire dit-elle, c’est cette ambivalence de sentiments contradictoires devant ce qui se perd, inexorablement (l’immeuble à droite a été détruit depuis, et même cet obscur objet du désir qu’est ce visage sur la palissade a disparu). “Tout est décrit sur fond d’absence”. C’est ce qui m’a frappé ici : cette absence tellement présente.
Matoufilou
sur 9 novembre 2018 à 10h31
@ Brigitte : J’aime Duras et Annie Ernaux. Beaucoup. Intensément. Comme toi.
brigitte david
sur 9 novembre 2018 à 15h56
@Matoufilou.
Ah! Comment civiliser la Rue de la Soif… L’emploi du titre me faisait penser à l’utilisation du nom de Picasso pour baptiser une bagnole…Quant au visage… Je vais immédiatement prendre rdv chez l’ophtalmo…
Effectivement j’aime Duras … mais avant Annie Ernaux j’en mettrai d’autres Virginia W, Katherine Mansfield, Karen Blixen, Jane Austen … Yasushi Inoué, Tchekhov, Philippe Roth, Philippe Lançon – on ne peut pas ne pas lire Le Lambeau – et je m’arrête là …
Matoufilou
sur 9 novembre 2018 à 16h23
Merci Brigitte, bien noté. Et je vais lire Le Lambeau. Promis.
Estienne
sur 9 novembre 2018 à 20h13
J’ai eu un peu de mal à voir ce visage tout en bas à droite, je pense qu’il aurait fallu l’éclaircir un peu pour lui donner sa place dans l’image … mais le cadrage reste très serré autour du sujet comme un photographe qui manque de possibilités de recul …
Matoufilou
sur 13 novembre 2018 à 13h24
… Ou comme un photographe, qui, comme d’habitude, aime serrer de près son sujet.
De trop près sans doute, mais après c’est affaire de goût. Merci Estienne pour ce commentaire.
@ Brigitte : j’ai lu Le Lambeau ce WE. Secousse intense ! Merci à toi.
A Rennes, on a été plus réactif qu’à Marseille ?
Tragiquement drôle ! J’ai bien ri, merci Monsieur HR.
Le titre m’intrigue, la référence à Duras, simple jeu de mots ou bien autre chose ?
Duras… N’exagérons rien!
Il faudrait un long texte pour expliquer mon envie de ce titre. Et ce n’est pas le lieu ici. Pas la place.
Pour faire au plus court, disons que c’est le portrait sur la palissade qui a servi de déclencheur. J’ai songé à ce personnage féminin, dans cet hôtel à l’orée de la forêt, qui est seule et attend. Enfoncée dans sa profonde mélancolie, mais à la croisée des désirs : le sien, permanent, celui d’une autre femme, ceux des hommes. J’ai trouvé intéressant le regard de cette femme sur le passant, et cette forme de voyeurisme partagé (elle qui nous regarde, nous qui passons).
Le titre renvoie également à ce qu’on devine derrière, ce trou béant (destiné à recevoir une nouvelle station pour la seconde ligne de métro), et au fait qu’on ait détruit à Rennes beaucoup de beaux immeubles, contrepartie d’une politique à long terme ambitieuse en termes d’urbanisme et de logement, et que Mme la Maire actuelle perpétue.
Détruire dit-elle, c’est cette ambivalence de sentiments contradictoires devant ce qui se perd, inexorablement (l’immeuble à droite a été détruit depuis, et même cet obscur objet du désir qu’est ce visage sur la palissade a disparu). “Tout est décrit sur fond d’absence”. C’est ce qui m’a frappé ici : cette absence tellement présente.
@ Brigitte : J’aime Duras et Annie Ernaux. Beaucoup. Intensément. Comme toi.
@Matoufilou.
Ah! Comment civiliser la Rue de la Soif… L’emploi du titre me faisait penser à l’utilisation du nom de Picasso pour baptiser une bagnole…Quant au visage… Je vais immédiatement prendre rdv chez l’ophtalmo…
Effectivement j’aime Duras … mais avant Annie Ernaux j’en mettrai d’autres Virginia W, Katherine Mansfield, Karen Blixen, Jane Austen … Yasushi Inoué, Tchekhov, Philippe Roth, Philippe Lançon – on ne peut pas ne pas lire Le Lambeau – et je m’arrête là …
Merci Brigitte, bien noté. Et je vais lire Le Lambeau. Promis.
J’ai eu un peu de mal à voir ce visage tout en bas à droite, je pense qu’il aurait fallu l’éclaircir un peu pour lui donner sa place dans l’image … mais le cadrage reste très serré autour du sujet comme un photographe qui manque de possibilités de recul …
… Ou comme un photographe, qui, comme d’habitude, aime serrer de près son sujet.
De trop près sans doute, mais après c’est affaire de goût. Merci Estienne pour ce commentaire.
@ Brigitte : j’ai lu Le Lambeau ce WE. Secousse intense ! Merci à toi.