Hargh !
Malgré la lumière je ressens complètement ce côté mortuaire … cette photo m’évoque les sordides ravages d’un serial killer (peut-être parce que je lis en ce moment le “Dalhia Noir”). Je trouve cependant le traitement intéressant car il évite la simplicité d’une ambiance sombre trop convenue pour ce genre de scène.
Ceci étant .. je reste un peu dubitatif.
je crois que ce qui me dérange en retournant sur cette photo..C’est son corps de noyée dans cette eau stagnante (au moins la teinte)..et son visage qui ne l’est pas
Loïs
sur 5 septembre 2007 à 19h51
Au dessus du ruisseau penche un saule, qui mire
Dans le cristal de l’eau ses feuilles d’argent,
Et c’est là qu’elle vint, avec des guirlandes
Fantastiques,d’orties et de boutons d’or,
De marguerites et des longues fleurs pourpres
Que les hardis bergers nomment d’un mot plus libre
Mais que nos chastes vierges appellent doigt des morts.
Là, voulut-elle aux rameaux qui pendaient,
Grimper pour accrocher sa couronne florale ?
Une branche, perfide, se rompit
Et elle et ses trophées agrestes sont tombés
Dans le ruisseau en pleurs. Sa robe s’étendit
Et telle une sirène un moment la soutint,
Tandis qu’ell chantait des bribes de vieux airs,
Insensible peut être à sa propre détresse
Ou comme un être fait pour cette vie de l’eau.
Mais que pouvait durer cet instant? Alourdis
Par ce qu’ils avaient bu, ses vêtements
Prirent l’infortunée à son chant mélodieux,
Et l’ont conduite à sa fangeuse mort.
Jean-Marc Silvestre
sur 5 septembre 2007 à 21h40
@Flo G : Votre commentaire, c’est un discours de légiste ???
Olivier Saladin, très bon acteur avec ce rôle, dans la série “Boulevard du Palais” a dû être “briefé” par son frère !!!
non, un anachronisme visuel peut-être .. Je n’ai pas de sentiment poétique pour cette photo et je n’arrive pas à savoir pourquoi..peut-être si sa tête se détournait de notre regard..
Ca y est, je crois savoir pourquoi..parce que j’ai le souvenir d’une photo qui m’avait fascinée: un lac, peut-être avec un corps allongé dans l’eau ,et face à nous, un peu loin quand même, le bord du lac, extrêmement paisible, avec une maison et des arbres..assez sombres: bon, ma description est nulle, mais si quelqu’un voit de quoi je parle et se souvient du nom du photographe, c’est volontiers. C’est une photo extraordinaire. Peut-être que Sophie la connait? j’ai dû peut-être en voyant cette photo penser tres fortement à l’autre qui était d’une poésie absolue. Pardon Sophie..
Sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles …
On entend dans les bois lointains des hallalis.
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir.
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.
Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s’inclinent les roseaux.
Les nénuphars froissés soupirent autour d’elle;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid d’où s’échappe un petit frisson d’aile:
Un chant mystérieux tombe des astres d’or.
II
Ô pâle Ophélia, belle comme la neige!
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté!
– C’est que les vents tombant des grands monts de Norvège
T’avaient parlé tout bas de l’âpre liberté;
C’est qu’un souffle inconnu, fouettant ta chevelure,
A ton esprit rêveur portait d’étranges bruits;
Que ton cœur entendait la voix de la Nature
Dans les plaines de l’arbre et les soupirs des nuits;
C’est que la voix des mers, comme un immense râle,
Brisait ton sein d’enfant trop humain et trop doux;
C’est qu’un matin d’avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s’assit, muet, à tes genoux !
Ciel, Amour, Liberté : quel rêve, ô pauvre Folle!
Tu te fondais à lui comme une neige au feu:
Tes grandes visions étranglaient ta parole
– Et l’Infini terrible effara ton œil bleu.
III
– Et le Poète dit qu’aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis;
Et qu’il a vu sur l’eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys
je trouve cette image tres belle, la lumiere est bien choisie .
le model dégage de la plénitude et évite le coté mortuaire .
trés agréable…
Pour le coup je suis moins touché que d'”habitude”. Effet surrané? Blanc brûlé? Je ne sais pas mais moins touché.
Pardon : suranné (totografe)
même sentiment que Laurent
Hargh !
Malgré la lumière je ressens complètement ce côté mortuaire … cette photo m’évoque les sordides ravages d’un serial killer (peut-être parce que je lis en ce moment le “Dalhia Noir”). Je trouve cependant le traitement intéressant car il évite la simplicité d’une ambiance sombre trop convenue pour ce genre de scène.
Ceci étant .. je reste un peu dubitatif.
je crois que ce qui me dérange en retournant sur cette photo..C’est son corps de noyée dans cette eau stagnante (au moins la teinte)..et son visage qui ne l’est pas
Au dessus du ruisseau penche un saule, qui mire
Dans le cristal de l’eau ses feuilles d’argent,
Et c’est là qu’elle vint, avec des guirlandes
Fantastiques,d’orties et de boutons d’or,
De marguerites et des longues fleurs pourpres
Que les hardis bergers nomment d’un mot plus libre
Mais que nos chastes vierges appellent doigt des morts.
Là, voulut-elle aux rameaux qui pendaient,
Grimper pour accrocher sa couronne florale ?
Une branche, perfide, se rompit
Et elle et ses trophées agrestes sont tombés
Dans le ruisseau en pleurs. Sa robe s’étendit
Et telle une sirène un moment la soutint,
Tandis qu’ell chantait des bribes de vieux airs,
Insensible peut être à sa propre détresse
Ou comme un être fait pour cette vie de l’eau.
Mais que pouvait durer cet instant? Alourdis
Par ce qu’ils avaient bu, ses vêtements
Prirent l’infortunée à son chant mélodieux,
Et l’ont conduite à sa fangeuse mort.
@Flo G : Votre commentaire, c’est un discours de légiste ???
Olivier Saladin, très bon acteur avec ce rôle, dans la série “Boulevard du Palais” a dû être “briefé” par son frère !!!
non, un anachronisme visuel peut-être .. Je n’ai pas de sentiment poétique pour cette photo et je n’arrive pas à savoir pourquoi..peut-être si sa tête se détournait de notre regard..
Ca y est, je crois savoir pourquoi..parce que j’ai le souvenir d’une photo qui m’avait fascinée: un lac, peut-être avec un corps allongé dans l’eau ,et face à nous, un peu loin quand même, le bord du lac, extrêmement paisible, avec une maison et des arbres..assez sombres: bon, ma description est nulle, mais si quelqu’un voit de quoi je parle et se souvient du nom du photographe, c’est volontiers. C’est une photo extraordinaire. Peut-être que Sophie la connait? j’ai dû peut-être en voyant cette photo penser tres fortement à l’autre qui était d’une poésie absolue. Pardon Sophie..
N’était-elle pas de Sophie?…
Je ne pense pas: ce n’est pas une photo récente
Sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles …
On entend dans les bois lointains des hallalis.
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir.
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.
Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s’inclinent les roseaux.
Les nénuphars froissés soupirent autour d’elle;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid d’où s’échappe un petit frisson d’aile:
Un chant mystérieux tombe des astres d’or.
II
Ô pâle Ophélia, belle comme la neige!
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté!
– C’est que les vents tombant des grands monts de Norvège
T’avaient parlé tout bas de l’âpre liberté;
C’est qu’un souffle inconnu, fouettant ta chevelure,
A ton esprit rêveur portait d’étranges bruits;
Que ton cœur entendait la voix de la Nature
Dans les plaines de l’arbre et les soupirs des nuits;
C’est que la voix des mers, comme un immense râle,
Brisait ton sein d’enfant trop humain et trop doux;
C’est qu’un matin d’avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s’assit, muet, à tes genoux !
Ciel, Amour, Liberté : quel rêve, ô pauvre Folle!
Tu te fondais à lui comme une neige au feu:
Tes grandes visions étranglaient ta parole
– Et l’Infini terrible effara ton œil bleu.
III
– Et le Poète dit qu’aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis;
Et qu’il a vu sur l’eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys
Arthur Rimbaud
@ Philippe : Si Rimbaud n’avait pas existé, le monde serait sans doute plus dur encore à regarder.