medecin anesthesiste,qui manque de temps mais sûrement pas de passion pour la photographie,et qui essaie de vaincre sa timidité en ouvrant un photoblog (grâce à R.P)ces jours ci
Ses mains sont effectivement particulièrement belles. Et paradoxalement ce magnifique rendu sombre et flou les met en valeur par toutes les interrogations qu’elles suscitent.
Bernard, bien que je la préfère en couleur, ce qui est plutôt rare 😉 .. je voulais te montrer un cadrage plus large..
Superbe, mais le flou y est pour beaucoup (là où Bernard se livrait à la recherche du piqué..) et celle-ci traduit la détresse (et non la ‘petite pause’ que voulait représenter Bernard).
Cela étant dit, la démonstration est convaincante : guère possible de traduire un sentiment sans avoir la gestuelle du personnage (ici, la totalité des mains enfouissant le visage) et le cadrage trop serré de Bernard ne laissait rien deviner des sentiments du sujet.
Onirique à souhait,le rêve à besoin d’espace.
Pour l’image de Bernard c’est plutôt un cadrage serré et des sentiments à fleur de peau!.
Comme une réalité immédiate. pardon pour la coupure
Bravo flo, très belle “réponse” !
Vision-confrontation “duo” que j’adorerais pratiquer plus souvent.
Superbe.
😉 Christian qu’est-ce que ce cadrage plus large te laisse deviner des sentiments de cette personne ? Qu’est-ce qui te parle de détresse ? Pourquoi ne pas y voir quelqu’un qui soit dans le même “instant” ou état d’esprit que le copain que j’ai photographié ?
Le flou ?
Pourquoi ne pas l’interpréter comme un “éclat de rire” pendant une soirée animée ?
Ou en état de rêve comme Hal ?
Sans doute entre-t-il dans ton interprétation “détresse” le fait que l’on connaisse les recherches de flo et son rendu habituel.
J’ai vis-à -vis de cette photo de flo la même analyse que toi, pour les raisons que je viens d’évoquer.
Je pencherais malgré tout pour la justesse du commentaire de HAL, qui correspond totalement à ce que je voulais dire. Même si pour vous, je suis passé à côté.
Peut-être me suis-je mal exprimé, mais je ne cherchais pas à montrer de la détresse mais le fait que la personne se “laisse aller” et qu’en voyant son geste, ses mains, je ressentais physiquement son geste, son état, l’envie de “plonger” dans cet autre espace, d’ou ce cadrage très “rentre dedans”.
PS.
Ce dimanche j’ai circulé sur LVEG et j’ai trouvé une photo de main de vieille dame portant une bague ancienne… (je ne me souviens plus de qui est la photo) superbe !
Une image de Veronese?
https://www.lavieengris.com/?p=11989
C’est une belle photo, mais à l’instar de celle de Bernard Lev, elle ne me révèle rien sur l’état de la personne photographiée, ses sentiments. Est-elle fatiguée, abattue, ou en train de jouer avec des enfants ? Ou “mille” autres possibilités…
Et ce pour la même raison. Cadrée trop serrée, pas d’yeux visibles, pas de position du corps, …
Oui totalement d’accord Tristan, mais encore une fois dis-moi (dis-nous) qu’est-ce qui te donne le “vrai” état de la personne photographiée par flo ?
Pour Christian c’est de la détresse.
Flo la préfère en couleurs ! Pas sûr que ce soit perçu comme détresse en couleurs.
Flo pas tout de suite la réponse 😉
Visiblement pour les mains de Véronese, montrer les sentiments n’était pas son but, je dirais plutôt qu’il avait envie de montrer un reflet, un “constituant” de la personne, de sa personnalité.
Peu importe le sentiment dégagé de la photo de flo ; tristesse, rire, timidité etc.. Le cadrage nous laisse nous faire notre film, ce que le tien trop serré ne nous laisse pas faire, comme la main à la bague de véronese. On sent juste un exercice de style, de recherche sur la matière.
Ce que ton ami a dégagé, au moment ou tu l’as pris, est ancré dans ton souvenir quand tu vois cette photo, car tu étais présent et tu as vu plus que ce que tu nous as montré. Tu as vu avant, pendant et après, tu étais témoin, tu connais la situation, pas nous. Et ton cadrage ne nous laisse rien suggérer.
Peu importe qu’on soit dans le vrai de la bonne interprétation. Sur la photo de flo, il y’a l’espace suffisant pour qu’on se raconte ce qu’on a bien envie d’y voir. Sur la tienne, je n’y vois qu’un exercice sur la matière, comme une photo d’une goutte d’eau ou d’un mur..
locialbi: tu as mis le doigt sur quelque chose de très important pour moi: je souhaite que mes photos expriment quelque chose, mais peu importe si pour chacun d’entre vous elle exprime des sensations différentes. Un détail peut accrocher un regard, et ce sera peut-être un autre détail que retiendra une autre personne..
Ici ,par exemple, ce que je retiens, c’est la beauté de ses mains, fines, légèrement osseuses, cette bague qui semble flotter un peu sur son doigt, son geste sans violence pour cacher son visage.. 😉
J’ai volontairement changé le titre que j’avais pour cette photo, histoire de ne pas influencer votre ressenti 😉
Pour moi, j’y vois quelqu’un qui, pour une raison quelconque, cache à l’objectif son émotion, par pudeur, retenue ou timidité. Les détails de ses mains me révèlent une certaine fragilité de la personne, comme si elle était de chrystal.
Mais je n’y vois pas de tristesse. J’y perçoit même peut être un sourire ou un rire dérrière… une sorte de cache-cache par la manière dont elle entrouvre ses doigts pour voir si l’objectif est toujours là à la scruter 😉
Je complète un peu mon précédent commentaire car effectivement, il y a une subtilité que je n’ai pas exprimée. Cette photo, plus que celle de Bernard Lev car elle n’en a pas le réalisme pointilleux, ni un cadrage aussi serré, peut déclencher l’imagination de celle/celui qui la regarde. Mais c’est “l’auberge espagnole”. Chacun y voit ce qu’il veut y voir. La photo ne témoigne pas d’une situation qui s’impose au spectateur. Or c’est dans le témoignage, me semble-t-il, que Bernard Lev se situait. On n’est donc pas sur le même terrain avec ces 2 photos 🙂
Exact Tristan !
C’est une des grandes difficulté de l’image de “mettre en scène” les éléments montrés pour que l’intention/démarche de l’auteur soit perceptible, et particulièrement en photographie si elle est de “suggérer” ou “faire imaginer” puisqu’au départ qu’on le veuille ou non l’objectif capte une réalité concrète même déformée par celui-ci.
De plus le spectateur sachant que “c’est” une photo aura immanquablement comme première réaction instinctive d’y “voir” une description/témoignage, et ce d’autant plus que les éléments montrés le sont de manière précise/analytique.
Moi, j’aime bien les deux photos, illustrations, pour un même thème, de la puissance et de la variabilité de l’art photographique.
J’aimerais bien les accueillir sur le blog “body pieces” que j’anime sur Flickr:
http://www.flickr.com/groups/384987@N21/
Cordialement,
Pierre
Merci pour toutes ces interventions enrichissantes à propos de ces “mains”.
Pierre Grave, désolé, mais personnellement je ne veux pas figurer sur Flick.
merci de l’intention 😉
Quelle douceur, et elle me semble pleine d’interrogations.
Tristan, je retiens dans ce que tu dis: ” c’est l’auberge espagnole”.. mais tu prends n’importe quel portrait, même si je n’aime pas trop cette expression, avec ou sans mains devant, notre sensibilité, notre vécu , sont nos indicateurs.. et suis heureuse que Bernard ait mis sa photo dans toute sa taille.. pour le même geste, que de choses différentes peuvent passer dans ces deux portraits !! Et ce n’est pas dû qu’à cette différence de net-flou 😉
Yvap.. c’est le propre de l’image.. ou de la peinture ! 😉
Et je ne dirais pas que c’est la grande difficulté.. mais plutôt le grand pouvoir d’une image: remuer nos sensations..
@flo : quand j’écris “auberge espagnole”, ça n’a rien de péjoratif (je préfère préciser).
D’accord avec ce que tu dis, côté interprétation, mais il faut d’abord que la photo montre (si on se situe sur le plan du témoignage). Un portrait peut parfaitement imposer une grande part de la réception qui en sera faite. Et à cet égard, les yeux jouent un rôle prépondérant. Ne sont-ce pas des hublots sur l’âme ? 🙂
@ Flo : Je n’ai peut-être pas été très clair, la difficulté est pour l’auteur (pas pour l’image) de faire en sorte que son intention soit perceptible dans l’image qu’il produit (photo ou peinture peu importe).
L’image elle n’y peut rien, n’a aucune intention par elle-même.
Ensuite seulement, si l’intention est réalisée/perceptible, elle peut avoir le pouvoir de “remuer nos sentations“.
Encore faut-il que la sensibilité du spectateur s’y “accorde”. Autre débat ! 😉
…”Encore faut-il que la sensibilité du spectateur s’y accorde….”
et encore que sa culture (sens large) et par là même que sa curiosité, son ouverture d’esprit, aient été préparé dans ce sens.
Et tout cela fait-il parti de l’inné ou de l’acquis, donc de l’éducation ? (vaste débat)
@ Yvap & flo
…”C’est une des grandes difficulté de l’image de mettre en scène les éléments montrés pour que l’intention/démarche de l’auteur soit perceptible…”suggérer» ou «faire imaginer”…
C’est le propre de TOUS les arts, photo, littérature, danse, chant, musique, sculpture, peinture, gravure, céramique, mime, marionnettiste, etc.
il suffit de relire la chambre claire de R. Barthes.. 😉
Et aussi “Fragments d’un discours amoureux” que je tiens pour l’un de ses chefs d’Å“uvres 😉 Mais c’est une autre histoire.
j’ai déjà de multiples réponses acquises au fil de mon expérience et de mes rencontres.
Par ailleurs, j’ai toujours détesté lire SUR la photo, de peur d’y tuer une grande part de mon plaisir et de son soi-disant mystère 😉
tu as raison, Pictaris.. 😉
Bernard, avec ce livre.. tu ne risques vraiment rien.. tu en ressortiras intact 😉
Ses mains sont effectivement particulièrement belles. Et paradoxalement ce magnifique rendu sombre et flou les met en valeur par toutes les interrogations qu’elles suscitent.
merci beaucoup, Hien: je suis contente que quelqu’un enfin.. parle de ses mains 😉
Cette une approche originale, qui tranche un peu avec la majorité (et que j’aime aussi).
… la majorité des photos de mains très contrastées et piquées… désolé, lapsus calavier…
@ flo
Aller un peu d’idiotie… si j’en ressors intact, quel intérêt ? 😉
Pour les mains, un peu injuste flo, voir com de locialbi :
…”Les détails de ses mains me révèlent une certaine fragilité de la personne, comme si elle était de chrystal”…
On ne voit que ses mains, longs doigts, mais que j’imagine “délicates” à prendre en mains.
C’est vrai.. je ne l’ai pas totalement oublié 😉 pardon, Locialbi 😉
Merci Bernard… 🙂 Que ferais-je sans toi… 😉
Bernard, Intact.. mais plus conscient 😉