Elle est techniquement très bonne, mais je n’arrive pas à m’en émouvoir. C’est une photographie humaine qui fait oublier l’humain. Parce qu’il n’y a pas d’yeux, parce que le cadrage est trop serré pour qu’on perçoive l’état de cette personne. Sans titre elle ne dit rien…
HAL
sur 25 octobre 2009 à 18h23
Pas trop d’accord avec Tristan, je trouve cette image très évoquatrice,même sans titre. j’aime beaucoup.
J’aimerais quelques explications pour cette photo, parce que je ne comprends pas très bien où tu veux en venir? Et le titre est assez énigmatique…
Comme dit Tristan, techniquement, ta photo est très bonne!
bernard lev
sur 25 octobre 2009 à 21h59
Où je veux en venir ? Comment çà ? 😉
Mais tout simplement vous émouvoir comme je l’ai été devant ce copain, qui, un instant a lâché la pression et s’est laissé aller quelques secondes, comme çà peut arriver à tout un chacun.
D’ou le titre “Laisser passer” le moment, et le commentaire sous photo.
Je l’ai présenté parce que je trouvais qu’elle avait une grande force graphique mais aussi évoquatrice.
J’ai dû surévaluer le 2e point. 😉
Dans ce cas, après explication de ton intention, je dirais que ça manque de recul. Le cadre est trop sérré, et on ne voit pas bien qu’il “lache la pression”.
Cadrée plus large, la position de son corps, par exemple, aurait pût nous donné un indice sur son état d’esprit, et ainsi faire passer l’émotion.
En le cadrant si sérré, tu le coupe de son contexte, de l’ambiance, et tu nous coupe des infos nécessaires à nous émouvoir.
bernard lev
sur 25 octobre 2009 à 22h26
J’ai un peu plus large (le visage) mais pas plus, parce que ce fut l’espace d’un instant.
Si je cadrais plus large que ci-dessus je me coupais de cet effet que je voulais “coup de poing”.
Et je pensais que tout le monde pouvait se projeter sur cette photo, au-delà de ma propre intention ou “vision”.
peut-être qu’en ayant un cadrage plus large, l’émotion aurait été plus forte..
bernard lev
sur 26 octobre 2009 à 18h33
En attendant de vous montrer une version plus large je recopie le commentaire que j’ai mis sur la dernière photo de flo, “Fred” :
Peut-être me suis-je mal exprimé, mais je ne cherchais pas à montrer de la détresse mais le fait que la personne se «laisse aller» et qu’en voyant son geste, ses mains, je ressentais physiquement son geste, son état, et j’ai eu l’envie de «plonger» dans cet autre espace, d’où ce cadrage très «rentre dedans» justifié par ce que je viens de dire.
PS.
Ce dimanche j’ai circulé sur LVEG et j’ai trouvé une photo de main de vieille dame portant une bague ancienne… (je ne me souviens plus de qui est la photo) superbe !
@Bernard Lev : la différence de perception entre toi, l’auteur, et nous, les spectateurs, est due au fait que tu perçois moins ta photo que la scène à laquelle tu as assisté. Tandis que nous n’avons que la photo.
Une distanciation qui nous touche tous 🙂
bernard lev
sur 26 octobre 2009 à 20h49
Tristan, oui bien sûr tu as évidemment raison, difficile de faire ressentir…
Je pensais aussi que vous seriez “interpellés” par les marques de labeur de ces mains, les marques du temps, le côté brut de décoffrage 😉 et puis le côté graphique, comme souvent dans mes photos et sur un tirage 30×40 çà “pulse” (en tous cas pour moi) 😉
Difficile de savoir où laisser son com dans cette vision-confrontation “duo” comme tu dis Bernard 😉
L’ayant laissé peut-être un peu rapidement sur la photo de flo (“Fred”), Tristan l’a bien résumé ici 😉
Je rajouterais juste en réponse à ce que tu viens d’écrire Bernard, que tu confirmes ce que je vois dans ta photo : un exercice de style sur la matière, à savoir la peau (“marques de labeur de ces mains, les marques du temps, le côté brut de décoffrage et puis le côté graphique”).
Pas d’émotion là-dedans, dans le sens où tu entendais nous les susciter..
Par contre, en termes techniques, critère principal sur lequel est apprecié ce genre d’exercice, elle semble réussie, comme le dit Tristan.
Bernard, je crois effectivement que ton portrait demande un peu plus de recul que le petit écran.. d’ailleurs, pour regarder vos photos, je passe mon temps à me lever de la chaise et me reculer, pour les apprécier: difficile d’apprécier, le nez sur l’écran ( je fais pareil pour mes photos ).
Et c’est ici, d’autant plus important, car elle est impressionnante de netteté: on a l’impression qu’on peut lui toucher ses doigts.. 😉
Et en fait c’est peut-être à cause de ça que j’ai du mal à entrer dans cette photo, même si le détail des mains est émouvant.
l’important est d’éprouver une sensation, quelle qu’elle soit: quand on joue à cache-cache, quand on masque des pleurs, quand on rit, la position des mains n’est pas la même.. ici, le cadrage serré nous empêche de se faire une idée, et puis tu nous prives de savoir à quoi ressemble ses mains.. 😉 : donc pour moi, belle performance photographique, mais je reste insensible..
nb: pour la bague de veronese, c’est un peu la même chose, sauf que ( mille pardons veronese), j’éprouve une véritable répulsion pour cette photo, où les morceaux de doigts, tronqués par le cadrage m’évoquent beaucoup de choses, sauf des doigts.
Moi, j’aime bien les deux photos, illustrations, pour un même thème, de la puissance et de la variabilité de l’art photographique.
J’aimerais bien les accueillir sur le blog “body pieces” que j’anime sur Flickr: http://www.flickr.com/groups/384987@N21/
Cordialement,
Pierre
bernard lev
sur 27 octobre 2009 à 16h47
Bien, je suis content de tous ces échanges fructueux.
C’est vrai que celle de Veronese est difficile a aborder, çà bouscule beaucoup de sentiments, elle en est d’autant plus fascinante.
@ Pierre Grave
Merci pour l’intention, mais je ne veux pas figurer sur Flick, désolé. 😉
tinange
sur 29 octobre 2009 à 23h39
Je suis aussi d’accord avec vous tous pour le sens de la deuxième version. pour autant ma préférence photographique va à celle ci. Sans doute parce qu’elle ne me contraint pas à une empathie obligée et anonyme. Cela dit je reconnais ses qualités.
Elle est techniquement très bonne, mais je n’arrive pas à m’en émouvoir. C’est une photographie humaine qui fait oublier l’humain. Parce qu’il n’y a pas d’yeux, parce que le cadrage est trop serré pour qu’on perçoive l’état de cette personne. Sans titre elle ne dit rien…
Pas trop d’accord avec Tristan, je trouve cette image très évoquatrice,même sans titre. j’aime beaucoup.
J’aimerais quelques explications pour cette photo, parce que je ne comprends pas très bien où tu veux en venir? Et le titre est assez énigmatique…
Comme dit Tristan, techniquement, ta photo est très bonne!
Où je veux en venir ? Comment çà ? 😉
Mais tout simplement vous émouvoir comme je l’ai été devant ce copain, qui, un instant a lâché la pression et s’est laissé aller quelques secondes, comme çà peut arriver à tout un chacun.
D’ou le titre “Laisser passer” le moment, et le commentaire sous photo.
Je l’ai présenté parce que je trouvais qu’elle avait une grande force graphique mais aussi évoquatrice.
J’ai dû surévaluer le 2e point. 😉
Dans ce cas, après explication de ton intention, je dirais que ça manque de recul. Le cadre est trop sérré, et on ne voit pas bien qu’il “lache la pression”.
Cadrée plus large, la position de son corps, par exemple, aurait pût nous donné un indice sur son état d’esprit, et ainsi faire passer l’émotion.
En le cadrant si sérré, tu le coupe de son contexte, de l’ambiance, et tu nous coupe des infos nécessaires à nous émouvoir.
J’ai un peu plus large (le visage) mais pas plus, parce que ce fut l’espace d’un instant.
Si je cadrais plus large que ci-dessus je me coupais de cet effet que je voulais “coup de poing”.
Et je pensais que tout le monde pouvait se projeter sur cette photo, au-delà de ma propre intention ou “vision”.
Merci pour les explications. Pourrait-on voir le cadrage plus large? Cela m’intéresse vraiment…
peut-être qu’en ayant un cadrage plus large, l’émotion aurait été plus forte..
En attendant de vous montrer une version plus large je recopie le commentaire que j’ai mis sur la dernière photo de flo, “Fred” :
Peut-être me suis-je mal exprimé, mais je ne cherchais pas à montrer de la détresse mais le fait que la personne se «laisse aller» et qu’en voyant son geste, ses mains, je ressentais physiquement son geste, son état, et j’ai eu l’envie de «plonger» dans cet autre espace, d’où ce cadrage très «rentre dedans» justifié par ce que je viens de dire.
PS.
Ce dimanche j’ai circulé sur LVEG et j’ai trouvé une photo de main de vieille dame portant une bague ancienne… (je ne me souviens plus de qui est la photo) superbe !
@Bernard Lev : la différence de perception entre toi, l’auteur, et nous, les spectateurs, est due au fait que tu perçois moins ta photo que la scène à laquelle tu as assisté. Tandis que nous n’avons que la photo.
Une distanciation qui nous touche tous 🙂
Tristan, oui bien sûr tu as évidemment raison, difficile de faire ressentir…
Je pensais aussi que vous seriez “interpellés” par les marques de labeur de ces mains, les marques du temps, le côté brut de décoffrage 😉 et puis le côté graphique, comme souvent dans mes photos et sur un tirage 30×40 çà “pulse” (en tous cas pour moi) 😉
Difficile de savoir où laisser son com dans cette vision-confrontation “duo” comme tu dis Bernard 😉
L’ayant laissé peut-être un peu rapidement sur la photo de flo (“Fred”), Tristan l’a bien résumé ici 😉
Je rajouterais juste en réponse à ce que tu viens d’écrire Bernard, que tu confirmes ce que je vois dans ta photo : un exercice de style sur la matière, à savoir la peau (“marques de labeur de ces mains, les marques du temps, le côté brut de décoffrage et puis le côté graphique”).
Pas d’émotion là-dedans, dans le sens où tu entendais nous les susciter..
Par contre, en termes techniques, critère principal sur lequel est apprecié ce genre d’exercice, elle semble réussie, comme le dit Tristan.
Bernard, je crois effectivement que ton portrait demande un peu plus de recul que le petit écran.. d’ailleurs, pour regarder vos photos, je passe mon temps à me lever de la chaise et me reculer, pour les apprécier: difficile d’apprécier, le nez sur l’écran ( je fais pareil pour mes photos ).
Et c’est ici, d’autant plus important, car elle est impressionnante de netteté: on a l’impression qu’on peut lui toucher ses doigts.. 😉
Et en fait c’est peut-être à cause de ça que j’ai du mal à entrer dans cette photo, même si le détail des mains est émouvant.
l’important est d’éprouver une sensation, quelle qu’elle soit: quand on joue à cache-cache, quand on masque des pleurs, quand on rit, la position des mains n’est pas la même.. ici, le cadrage serré nous empêche de se faire une idée, et puis tu nous prives de savoir à quoi ressemble ses mains.. 😉 : donc pour moi, belle performance photographique, mais je reste insensible..
nb: pour la bague de veronese, c’est un peu la même chose, sauf que ( mille pardons veronese), j’éprouve une véritable répulsion pour cette photo, où les morceaux de doigts, tronqués par le cadrage m’évoquent beaucoup de choses, sauf des doigts.
Moi, j’aime bien les deux photos, illustrations, pour un même thème, de la puissance et de la variabilité de l’art photographique.
J’aimerais bien les accueillir sur le blog “body pieces” que j’anime sur Flickr:
http://www.flickr.com/groups/384987@N21/
Cordialement,
Pierre
Bien, je suis content de tous ces échanges fructueux.
C’est vrai que celle de Veronese est difficile a aborder, çà bouscule beaucoup de sentiments, elle en est d’autant plus fascinante.
@ Pierre Grave
Merci pour l’intention, mais je ne veux pas figurer sur Flick, désolé. 😉
Je suis aussi d’accord avec vous tous pour le sens de la deuxième version. pour autant ma préférence photographique va à celle ci. Sans doute parce qu’elle ne me contraint pas à une empathie obligée et anonyme. Cela dit je reconnais ses qualités.