Un peu de vie et de chaleur pour compenser le refroidissement climatique en cours (dixit Mr. Tweet)…

Ceci encore : Spyke a remis hier en avant deux photos d’Eric Boumard-Charrier que je n’avais pas vues Ă  l’Ă©poque et que je trouve très jolies. Particulièrement La Roche du bien (ici), qui est d’un Ă©rotisme consenti et serein que j’aime beaucoup.

La photo que je prĂ©sente ci-dessus n’a rien Ă  voir quant Ă  la facture, mais je la leur dĂ©dicace Ă  tous deux.




Matoufilou

« L'une des dĂ©chirures propres Ă  la poĂ©sie », c'est que, « ce qui est devant moi, au moment oĂ¹ je le dis, il faut justement qu'il ne soit plus. Les objets soumis Ă  l'Ă©preuve du poème, pour pouvoir briller d'un vif Ă©clat, doivent cesser d'Ăªtre ce qu'ils sont pour devenir langage. » Avec ce paradoxe que « dans le mĂªme temps le langage les sauve et les porte Ă  leur Ăªtre. » (Fabrice Midal, Pourquoi la poĂ©sie ? L'HĂ©ritage d'OrphĂ©e, Pocket, 2010). Lisant cela, je songe Ă©galement Ă  la photo, oĂ¹ c'est le mĂªme principe : ce qui a Ă©tĂ© pris en photo (l'objet de la prise de vue) n'est dĂ©jĂ  plus, est devenu langage. Et cependant c'est par ce langage qu'il existe, et qu'il prend Ă©ventuellement une existence nouvelle, devient, pour reprendre une expression dĂ©sormais galvaudĂ©e, une rĂ©alitĂ© « augmentĂ©e ». Ce paradoxe confirme le cousinage (Ă  mes yeux du moins) de la photo et de la poĂ©sie. La « dĂ©chirure » propre Ă  la photo, c'est qu'elle ne fait exister son objet qu'en le faisant disparaĂ®tre.
7 Commentaires
  1. Superbe photo de flou dĂ©licieusement Ă©rotique sur une des phases du vĂªtir de ces dames. J’en suis toujours un spectateur assidu ! J’aurai juste assombri le coin supĂ©rieur droit pour retrouver l’ombre qui enveloppe la partie basse

  2. Le parti pris ici, c’Ă©tait aucune retouche. Garanti 100% naturel !
    le flou, en haut Ă  droite, qu’on doit au mouvement du bras gauche, me semble participer de cet ensemble aĂ©rien et fugitif.

  3. Belle douceur du grain.

  4. Un très beau travail !

  5. Sensuel et plein de naturel… et d’accord pour ne pas faire de retouche ici.

  6. J’aime beaucoup la partie basse, moins le haut qui est un peu trop confus Ă  mon goĂ»t. Comme l’intention Ă©tait d’illustrer le mouvement, ma remarque est un peu bĂªte…

  7. Est-ce le sujet qui bouge ou le regard du photographe qui ne parvient pas Ă  se fixer ?
    Les deux mon capitaine, la captation d’un geste très fugitif produisant un trouble Ă©rotique, donc une confusion du regard.
    Merci Ă  tous.

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