Anna Ramel sur 26 octobre 2023 à 11h15 Les feuilles d’automne Quand le livre où s’endort chaque soir ma pensée, Quand l’air de la maison, les soucis du foyer, Quand le bourdonnement de la ville insensée Où toujours on entend quelque chose crier, Quand tous ces mille soins de misère ou de fête Qui remplissent nos jours, cercle aride et borné, Ont tenu trop longtemps, comme un joug sur ma tête, Le regard de mon âme à la terre tourné ; Elle s’échappe enfin, va, marche, et dans la plaine Prend le même sentier qu’elle prendra demain, Qui l’égare au hasard et toujours la ramène, Comme un coursier prudent qui connaît le chemin. Elle court aux forêts où dans l’ombre indécise Flottent tant de rayons, de murmures, de voix, Trouve la rêverie au premier arbre assise, Et toutes deux s’en vont ensemble dans les bois ! Victor Hugo
Matoufilou sur 26 octobre 2023 à 12h28 Difficile de passer après Hugo… Beau carré automnal, très bien photoshopé, avec de jolis clairs et de très beaux foncés. On ne se baigne pas dans les feuilles d’érable mais cela fait à l’œil un tableau fort aimable.
M.RVR sur 26 octobre 2023 à 14h56 J’avais aussi ça en tête: Ophélie Arthur Rimbaud I Sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys, Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles… – On entend dans les bois lointains des hallalis. Voici plus de mille ans que la triste Ophélie Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir; Voici plus de mille ans que sa douce folie Murmure sa romance à la brise du soir. Le vent baise ses seins et déploie en corolle Ses grands voiles bercés mollement par les eaux; Les saules frissonnants pleurent sur son épaule, Sur son grand front rêveur s’inclinent les roseaux. Les nénuphars froissés soupirent autour d’elle; Elle éveille parfois, dans un aune qui dort, Quelque nid, d’où s’échappe un petit frisson d’aile : – Un chant mystérieux tombe des astres d’or. II Ô pâle Ophélia ! belle comme la neige ! Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté! – C’est que les vents tombant des grands monts de Norwège T’avaient parlé tout bas de l’âpre liberté; C’est qu’un souffle, tordant ta grande chevelure, A ton esprit rêveur portait d’étranges bruits; Que ton cÅ“ur écoutait le chant de la Nature Dans les plaintes de l’arbre et les soupirs des nuits; C’est que la voix des mers folles, immense râle, Brisait ton sein d’enfant, trop humain et trop doux ; C’est qu’un matin d’avril, un beau cavalier pâle, Un pauvre fou, s’assit muet à tes genoux ! Ciel! Amour! Liberté! Quel rêve, ô pauvre folle ! Tu te fondais à lui comme une neige au feu : Tes grandes visions étranglaient ta parole – Et l’infini terrible effara ton oeil bleu ! III – Et le poète dit qu’aux rayons des étoiles Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis, Et qu’il a vu sur l’eau, couchée en ses longs voiles, La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys. Arthur Rimbaud, Recueil de Douai
Jean Fraipont sur 26 octobre 2023 à 23h18 Un haïku lui convient également : “Les ors d’automne Deviennent cendres, neiges Et larmes d’amants.” (Matsuo Basho)
Estienne sur 27 octobre 2023 à 17h33 Un parterre lumineux de l’Automne avec la pluie pour allié : le N&B est beau et la couleur alors … Excellent !
Anonyme sur 27 octobre 2023 à 18h29 En fait, un bassin artificiel pas très profond dans un square. Les feuilles les plus anciennes se sont déposées sur le fond quand les plus récentes flottaient encore à la surface. MRVR
Matoufilou sur 28 octobre 2023 à 7h52 Résumons : en somme bassin peu profond et feuilles d’automne joli cliché font.
Anonyme sur 28 octobre 2023 à 8h44 C’est un cliché que j’aurais été fier d’avoir composé! Bravo Franville
Anonyme sur 28 octobre 2023 à 8h50 Quel type d’éclairage était-ce? Il m’apparait comme ayant différentes directions; non pas diffus ,mais la somme de plusieurs points d’émissions. Franville
Anonyme sur 28 octobre 2023 à 11h22 C’était un éclairage naturel mais qui était un peu filtré par le feuillage. PS merci pour le compliment. MRVR
Les feuilles d’automne
Quand le livre où s’endort chaque soir ma pensée,
Quand l’air de la maison, les soucis du foyer,
Quand le bourdonnement de la ville insensée
Où toujours on entend quelque chose crier,
Quand tous ces mille soins de misère ou de fête
Qui remplissent nos jours, cercle aride et borné,
Ont tenu trop longtemps, comme un joug sur ma tête,
Le regard de mon âme à la terre tourné ;
Elle s’échappe enfin, va, marche, et dans la plaine
Prend le même sentier qu’elle prendra demain,
Qui l’égare au hasard et toujours la ramène,
Comme un coursier prudent qui connaît le chemin.
Elle court aux forêts où dans l’ombre indécise
Flottent tant de rayons, de murmures, de voix,
Trouve la rêverie au premier arbre assise,
Et toutes deux s’en vont ensemble dans les bois !
Victor Hugo
Merci de ce commentaire très bien choisi Anna.
MRVR
Difficile de passer après Hugo…
Beau carré automnal, très bien photoshopé,
avec de jolis clairs et de très beaux foncés.
On ne se baigne pas dans les feuilles d’érable
mais cela fait à l’œil un tableau fort aimable.
Ta capacité à rimer me laisse pantois.
MRVR
A frimer tu veux dire ? MDR !
J’avais aussi ça en tête:
Ophélie
Arthur Rimbaud
I
Sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles…
– On entend dans les bois lointains des hallalis.
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir;
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.
Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s’inclinent les roseaux.
Les nénuphars froissés soupirent autour d’elle;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d’où s’échappe un petit frisson d’aile :
– Un chant mystérieux tombe des astres d’or.
II
Ô pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté!
– C’est que les vents tombant des grands monts de Norwège
T’avaient parlé tout bas de l’âpre liberté;
C’est qu’un souffle, tordant ta grande chevelure,
A ton esprit rêveur portait d’étranges bruits;
Que ton cœur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l’arbre et les soupirs des nuits;
C’est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d’enfant, trop humain et trop doux ;
C’est qu’un matin d’avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s’assit muet à tes genoux !
Ciel! Amour! Liberté! Quel rêve, ô pauvre folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
– Et l’infini terrible effara ton oeil bleu !
III
– Et le poète dit qu’aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis,
Et qu’il a vu sur l’eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.
Arthur Rimbaud, Recueil de Douai
C’est elle qui fait les bulles en bas ?
Bien vu anonyme !
Un haïku lui convient également :
“Les ors d’automne
Deviennent cendres, neiges
Et larmes d’amants.” (Matsuo Basho)
Que d’inspirations poétiques avec cette photo!!
Merci d’y avoir contribué Jean.
MRVR
Un parterre lumineux de l’Automne avec la pluie pour allié : le N&B est beau et la couleur alors … Excellent !
En fait, un bassin artificiel pas très profond dans un square. Les feuilles les plus anciennes se sont déposées sur le fond quand les plus récentes flottaient encore à la surface.
MRVR
Résumons : en somme
bassin peu profond
et feuilles d’automne
joli cliché font.
C’est ça + le téléphone
C’est un cliché que j’aurais été fier d’avoir composé!
Bravo
Franville
Quel type d’éclairage était-ce? Il m’apparait comme ayant différentes directions; non pas diffus ,mais la somme de plusieurs points d’émissions.
Franville
C’était un éclairage naturel mais qui était un peu filtré par le feuillage.
PS merci pour le compliment.
MRVR