M.RVR

Jeune photographe vieillissant
18 Commentaires
  1. Les feuilles d’automne

    Quand le livre où s’endort chaque soir ma pensée,
    Quand l’air de la maison, les soucis du foyer,
    Quand le bourdonnement de la ville insensée
    Où toujours on entend quelque chose crier,

    Quand tous ces mille soins de misère ou de fête
    Qui remplissent nos jours, cercle aride et borné,
    Ont tenu trop longtemps, comme un joug sur ma tête,
    Le regard de mon âme à la terre tourné ;

    Elle s’échappe enfin, va, marche, et dans la plaine
    Prend le même sentier qu’elle prendra demain,
    Qui l’égare au hasard et toujours la ramène,
    Comme un coursier prudent qui connaît le chemin.

    Elle court aux forêts où dans l’ombre indécise
    Flottent tant de rayons, de murmures, de voix,
    Trouve la rêverie au premier arbre assise,
    Et toutes deux s’en vont ensemble dans les bois !

    Victor Hugo

  2. Merci de ce commentaire très bien choisi Anna.
    MRVR

  3. Difficile de passer après Hugo…

    Beau carré automnal, très bien photoshopé,
    avec de jolis clairs et de très beaux foncés.
    On ne se baigne pas dans les feuilles d’érable
    mais cela fait à l’œil un tableau fort aimable.

  4. Ta capacité à rimer me laisse pantois.
    MRVR

  5. A frimer tu veux dire ? MDR !

  6. J’avais aussi ça en tête:

    Ophélie
    Arthur Rimbaud

    I

    Sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles
    La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
    Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles…
    – On entend dans les bois lointains des hallalis.

    Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
    Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir;
    Voici plus de mille ans que sa douce folie
    Murmure sa romance à la brise du soir.

    Le vent baise ses seins et déploie en corolle
    Ses grands voiles bercés mollement par les eaux;
    Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
    Sur son grand front rêveur s’inclinent les roseaux.

    Les nénuphars froissés soupirent autour d’elle;
    Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
    Quelque nid, d’où s’échappe un petit frisson d’aile :
    – Un chant mystérieux tombe des astres d’or.

    II

    Ô pâle Ophélia ! belle comme la neige !
    Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté!
    – C’est que les vents tombant des grands monts de Norwège
    T’avaient parlé tout bas de l’âpre liberté;

    C’est qu’un souffle, tordant ta grande chevelure,
    A ton esprit rêveur portait d’étranges bruits;
    Que ton cœur écoutait le chant de la Nature
    Dans les plaintes de l’arbre et les soupirs des nuits;

    C’est que la voix des mers folles, immense râle,
    Brisait ton sein d’enfant, trop humain et trop doux ;
    C’est qu’un matin d’avril, un beau cavalier pâle,
    Un pauvre fou, s’assit muet à tes genoux !

    Ciel! Amour! Liberté! Quel rêve, ô pauvre folle !
    Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
    Tes grandes visions étranglaient ta parole
    – Et l’infini terrible effara ton oeil bleu !

    III

    – Et le poète dit qu’aux rayons des étoiles
    Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis,
    Et qu’il a vu sur l’eau, couchée en ses longs voiles,
    La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.

    Arthur Rimbaud, Recueil de Douai

  7. C’est elle qui fait les bulles en bas ?

  8. Bien vu anonyme !

  9. Un haïku lui convient également :
    “Les ors d’automne
    Deviennent cendres, neiges
    Et larmes d’amants.” (Matsuo Basho)

  10. Que d’inspirations poétiques avec cette photo!!

  11. Merci d’y avoir contribué Jean.
    MRVR

  12. Un parterre lumineux de l’Automne avec la pluie pour allié : le N&B est beau et la couleur alors … Excellent !

  13. En fait, un bassin artificiel pas très profond dans un square. Les feuilles les plus anciennes se sont déposées sur le fond quand les plus récentes flottaient encore à la surface.
    MRVR

  14. Résumons : en somme
    bassin peu profond
    et feuilles d’automne
    joli cliché font.

  15. C’est ça + le téléphone

  16. C’est un cliché que j’aurais été fier d’avoir composé!
    Bravo
    Franville

  17. Quel type d’éclairage était-ce? Il m’apparait comme ayant différentes directions; non pas diffus ,mais la somme de plusieurs points d’émissions.
    Franville

  18. C’était un éclairage naturel mais qui était un peu filtré par le feuillage.
    PS merci pour le compliment.
    MRVR

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