Impression, soleil levant.
Matoufilou
« L'une des déchirures propres à la poésie », c'est que, « ce qui est devant moi, au moment où je le dis, il faut justement qu'il ne soit plus. Les objets soumis à l'épreuve du poème, pour pouvoir briller d'un vif éclat, doivent cesser d'être ce qu'ils sont pour devenir langage. » Avec ce paradoxe que « dans le même temps le langage les sauve et les porte à leur être. » (Fabrice Midal, Pourquoi la poésie ? L'Héritage d'Orphée, Pocket, 2010). Lisant cela, je songe également à la photo, où c'est le même principe : ce qui a été pris en photo (l'objet de la prise de vue) n'est déjà plus, est devenu langage. Et cependant c'est par ce langage qu'il existe, et qu'il prend éventuellement une existence nouvelle, devient, pour reprendre une expression désormais galvaudée, une réalité « augmentée ». Ce paradoxe confirme le cousinage (à mes yeux du moins) de la photo et de la poésie. La « déchirure » propre à la photo, c'est qu'elle ne fait exister son objet qu'en le faisant disparaître.
Une approche stendahlienne ?
MRVR
Chez moi, ça pixellise à mort !
La nature du sol est très difficile à identifier, serait-ce de la neige ?
Franville
… ou un parterre de fleurs blanches ou jaunes ? Effet intéressant.
@ Franville : En fait ça pointillise à mort. Je te rappelle que les inventeurs des pixels sont les impressionnistes.
Quant à la nature du sol, je prends les paris. J’ai aimé l’effet rendu.
Nous sommes aux antipodes de ce qui se passe ici et maintenant dans la Rennes étudiante et revendicative. Un tapis idéal et lointain pour quelques traces rouges, même si je ne souhaite évidemment pas faire appel au talent de G.Bertrand pour agrémenter mon cliché dans le sens (non) voulu.
Si ce n’est le rouge, ce sera le noir ?
Vous filez la métaphore stendhalienne, M. RV, bravo.
MTFL
Ça vous pointillise ou ça vous pixellise plutôt ?
Jules Romains chez Stendhal ou Julien Sorel sur les planches.
Oui mais cette image a un touché impressionnistes 2.0 .
Franville