Le rupture Ă  Venise est vite conventionnelle, avec en plus ce gris fade qui tranche avec les dernières rĂ©alisations de LVEG dans l’illustre citĂ©, mais je prends le risque…




Matoufilou

« L'une des dĂ©chirures propres Ă  la poĂ©sie », c'est que, « ce qui est devant moi, au moment oĂ¹ je le dis, il faut justement qu'il ne soit plus. Les objets soumis Ă  l'Ă©preuve du poème, pour pouvoir briller d'un vif Ă©clat, doivent cesser d'Ăªtre ce qu'ils sont pour devenir langage. » Avec ce paradoxe que « dans le mĂªme temps le langage les sauve et les porte Ă  leur Ăªtre. » (Fabrice Midal, Pourquoi la poĂ©sie ? L'HĂ©ritage d'OrphĂ©e, Pocket, 2010). Lisant cela, je songe Ă©galement Ă  la photo, oĂ¹ c'est le mĂªme principe : ce qui a Ă©tĂ© pris en photo (l'objet de la prise de vue) n'est dĂ©jĂ  plus, est devenu langage. Et cependant c'est par ce langage qu'il existe, et qu'il prend Ă©ventuellement une existence nouvelle, devient, pour reprendre une expression dĂ©sormais galvaudĂ©e, une rĂ©alitĂ© « augmentĂ©e ». Ce paradoxe confirme le cousinage (Ă  mes yeux du moins) de la photo et de la poĂ©sie. La « dĂ©chirure » propre Ă  la photo, c'est qu'elle ne fait exister son objet qu'en le faisant disparaĂ®tre.
7 Commentaires
  1. Et Casanova va …

  2. dggrgrwh

  3. @ dyellogfhf001 : Gogol-trad me traduit votre formule par “dĂ©gueu, grrr, vraiment grrr, grrr”. Est-ce bien ça ? Et si oui, le pourquoi m’intĂ©resserait…

  4. Cette vue n’a pas convaincu. Paresse du regard ? DĂ©goĂ»t du sujet ? DĂ©pixellisation excessive ? J’espĂ©rais qu’on y dĂ©tecterait la volontĂ© de faire “cinĂ©ma”, avec toutes ces lignes de fuite qui paraissent rĂ©pugner Ă  se croiser, le rond du vignetage et ce couple oĂ¹ l’on garde ses distances… Tant pis, je continue pour ma part Ă  la trouver marrante. Venise parfois va de travers !
    Bonnes vacances aux chanceux, et j’en fais partie.

  5. Ca doit Ăªtre terrible Venise, oĂ¹ l’on se doit de rester collĂ©s sinon suspicion de rupture Ca n’est peut-etre qu’une ville imaginaire!

  6. Pour le cinĂ©ma, je pense Ă  un Vadim dont j’ai oubliĂ© le titre.

  7. @ Brigitte : La rupture ici, c’Ă©tait aussi celle du “fondamente”. NĂ©cessairement il va falloir rebrousser chemin, au moment oĂ¹ tous les bateaux s’en vont…
    Quant Ă  la ville imaginaire, n’est ce pas une belle dĂ©finition du Haut-lieu ?
    @ Monsieur HR : Vadim Ă  Venise, avec Jane Fonda, oui, Ă  la fin des annĂ©es 60, mais pas le souvenir qu’il en soit sorti un film.
    Merci Ă  vous deux.

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