Gorges du Dades Atlas~Maroc

Itran (les étoiles).

Il fait nuit. Mohamed marche devant moi entre les murs de terre du village endormi. J’attends devant la porte. L’obscurité de la cour se referme sur moi.
La pluie, enfin, a lavé la montagne. Le vent disperse dans un froissement doux les feuilles du maïs que les femmes ont égréné tout à l’heure.

Sur le ciel gris foncé, presque noir,
d’innombrables étoiles, invisibles chez nous,
palpitent doucement dans l’odeur des figuiers

(itran ce sont les étoiles en berbère tachelhit de l’Atlas marocain)




pictaris

Urbaniste, photographe, webmaster...infirmière, militante, enseignante, voyageurs tous les deux, aussi et encore, même si maintenant nous avons ajouté des roulettes à nos sac à dos. Jamais vraiment revenus de notre premier voyage au Maroc et depuis, toujours en connexion avec les berbères de l'atlas, notre deuxième famille.
12 Commentaires
  1. pictaris.. comme je l’ai déjà dit sur ton blog.. j’aime énormément cette photo, pour son pouvoir d’évocation.. 😉

  2. Sur mon écran on est au milieu de rien, on plane!,en éclaircissant,l’ancrage dans la roche s’impose.Quid??.

  3. @ francois47:”innombrables étoiles, invisibles chez nous”!! Rien d’anormal donc. 😉
    @pictaris: pardonnez ce mot.
    De toute façon, l’écart de luminosité entre le lampadaire et les étoiles ne permet pas d’exposer correctement les 2 simultanément.
    La photo est très en retrait par rapport au texte
    fort évocateur de l’ambiance.
    Illustration littérale ou évocation d’un texte,c’est un choix, mais ici le rapprochement des 2 est précaire.

  4. Belle composition à laquelle j’adhère assez. Mais on distingue mal ce qu’il y a dans la partie éclairée. Peut-être à cause de la taille de la photo ?

  5. La photo en effet peut illustrer plus ou moins bien le texte. Mais le texte est conçu comme un instantané qui fonctionne par lui-même et qui tente de communiquer des sensations difficiles à rendre par l’image.
    Cette photo n’essaie pas de donner à voir mais plutôt comme le dit Flo d’évoquer une ambiance.
    Je suis conscient que l’on est aux limites du concept de LVEG, mais après-tout pourquoi ne pas essayer. 😉

  6. J’aime beaucoup pour les mêmes raisons que Flo … (comme c’est curieux ! 😉 )

    Et justement c’est bien sûr personnel, en général mais surtout pour ce genre d’image à pouvoir évocateur très fort, le (un) texte, indépendamment de sa qualité, me semble inutile et plutôt dérangeant car m’empêchant de me faire MON évocation, MON histoire.

  7. J’ai trouvé cette photo
    qui confirme la justesse évocatrice du texte.
    Je ne connais pas le Maroc.Je découvre.Très beau!
    En résumé, les uns(dont moi) ne distinguent rien dans le noir,un autre distingue mal dans le clair, un troisième est gêné par le texte.
    “après-tout pourquoi ne pas essayer”: oui et surtout
    continuez. 😉

  8. Oui Yvap, mais le texte n’essaie pas d’expliquer la photo. D’ailleurs il a été fait à une autre moment, avant.
    C’est autre chose et je crois assez à ma notion de “photographie racontée”, un instant innessentiel mais qui tente de parler plutôt aux sens qu’à l’esprit.
    C’est juste pour voir si ça fonctionne ensemble.

  9. Pouvez préciser cette notion de “photographie
    racontée”? Vous dites que le texte est antérieur
    à la photo? Peut-on parler de “texte photographié”?
    Ou,peut être les 2 expériences sensorielles, littéraire et photographique, naissent indépendammentl’une de l’autre?L’assemblage ne naissant que fortuitement.Cependant les sensations qui vous ont fait écrire, vous ont probablement pousser aussi à photographier.Ici les sensations recueillies par le texte, auditives, olfactives, visuelles (palpitation des étoiles) sont très riches.
    Au contraire, cete photo est très pauvre.
    L’oeil au viseur, vous connaissez le hors-cadre.
    Ici devant l’écran, la vision se limite à cette maison entourée de ténèbres.L’expérience du ciel étoilé en est absente.Cette photo évoque plus un refuge dans la nuit hostile que l’émerveillement et
    la quiétude.

  10. Il y a des choses que l’on peut difficilement transmettre en images. Ce sont justement celles là : un bruit de pas, une odeur, le murmure du vent, la sensation fugace que tout est juste à sa place et que l’on participe aussi à cet équilibre. L’usage du monde, cher à Nicolas Bouvier.
    A l’inverse quand je photographie, au moment de composer l’image, d’une certaine façon, il me semble que je me retranche du monde pour le regarder dans un cadre.
    C’est pour ça aussi que j’aime bien en général les images où l’on sent la présence de cet “en-dehors”. On le perçoit souvent dans les photographies de Flo G.
    Lois, j’aime bien aussi cette idée d’une “maison entourée de ténèbres” et cette image fragile d’une lumière dans la nuit.

    D’autres textes, dans mon guide de voyage sur le Maroc Shergui, les carnets du Maroc

  11. j’avais écrit sur le blog de pictaris, il y a quelque temps: “vos mots traduisent cette superbe photo de façon tres poétique.
    Je sens les odeurs, j’entends le silence et le bruit mat presque imperceptible des pas sur la terre. La lumière nous dit qu’à n’importe quelle heure de la nuit, une maison vous sera ouverte..
    et c’est peut-être parce que j’ai eu le bonheur d’aller dans ces pays là, et que cette photo m’évoque tout ce qu’on ne voit pas, et qui fait appel à tous nos sens.. 😉

  12. Une image qu’on peut tous investir…

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