flore

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15 Commentaires
  1. J’aime ces photos qui suggèrent plus qu’elles ne racontent, laissant tout le loisir au regardeur d’imaginer ce que bon lui semble.

  2. A l’occasion de l’exposition “Le château de mon père” présentée en Creuse en septembre dernier, j’ai demandé à Brigitte David que je n’ai jamais rencontrée de rédiger un texte. Chanceuse que je suis, elle a accepté, F

    LE DESIR ETAIT-IL AU BON ENDROIT ?

    Par Brigitte David
    Auteur

    Septembre 2012

    Flore a commencé par montrer un dessous de table en bois chantourné. Une flaque de lumière irradie la banalité de la prise de vue. Ca s’appelait La Bibliothèque et chacun s’y reconnaissait. L’enfance remonte au moindre prétexte. On a tous trois ou cinq ans et on se cache sous les tables. Plus tard, elle est revenue sur le motif : une toile d’araignée lie les pieds de table, fragile dentelle. Le passé tient à un fil. Ce qu’on voudrait retenir, on sait qu’on l’a déjà perdu. On remue des cendres. Mais il n’y a plus de braises.

    Flore montre des choses muettes, des lieux, sans mise en scène, tels qu’ils s’enkystent dans la mémoire à la façon du lichen dans le granit ou l’ardoise. Elle donne des pistes, mais pas de clés. Les photos sont prises sans valeur de séduction ajoutée, sans tentative de mythification, d’embellissement, de posture. Juste une mise à plat simplissime, qui laisse à celui qui regarde le chemin à faire, le questionnement : qui était avec toi sous la table de la bibliothèque, dans ce paradis des amours enfantines ? Que cherchais-tu sous les piles de lin du placard du grand couloir ? Comment tintaient les larmes de cristal du lustre, les soirs d’orage et de grand vent ? Quelle ivresse libéras-tu le jour où tu cassas le flacon de parfum manquant ? Quelles voix, quelle conversation as-tu surprise en gravissant la dernière marche des combles? Et qui, ou quoi, t’as arrêtée ? Qui donc était cette femme au sage chignon ?

    Âmes errantes
    Et toujours la même question : le désir était-il au bon endroit ? Et les âmes errantes, jamais apaisées, hantent les murs, suintent des combles de la mémoire. Et les rengaines infiniment répétées, se murmurent encore, à peine retouchées, de génération en génération, jusqu’à sans doute, que l’histoire soit dite, mise sur la table…
    Quelles sont les dates récurrentes demanderait un généalogiste. C’est la place des fantômes que l’on interroge là. Il faudra bien qu’un jour quelqu’un dénoue, ce qui s’est noué dans le secret. Il importe de libérer les fantômes de leur obligation de siège permanent des lieux et des êtres.

    Au petit matin
    Alors on écarte un lourd rideau, on soulève un drap, on considère la clé qui verrouille, on remarque le flacon qui enferme les effluves du temps, on recule devant la poussière qui vous bouche les narines dans l’escalier vermoulu du donjon. On glisse un œil dans la porte entr’ouverte, on hume la pelouse humide du parc au petit matin.

    Lumière joyeuse
    Dans une timide approche des choses immobiles qui ne délivrent que parcimonieusement leurs mystères, Flore parle de la maison, à hauteur de sa propre mémoire, sans appuyer sur la grandeur du lieu, laissant dormir les secrets de famille qui n’en sont peut-être pas. Parfois le passé s’éclaire et brûle dans une lumière joyeuse. Parfois il s’éteint, se barricade, devient imprévisible. Toute vie secrète son propre secret, qu’aucun château fort ne serait plus apte à protéger que le silence dont chacun entoure sa zone d’ombre. Ces bribes, ces lambeaux, que l’on recueille de l’histoire qui nous précède, ne sont-ils pas toujours de l’ordre du conte, de la mythologie familiale, de l’invention de l’histoire ? Et chacun vit son histoire dans l’aveuglement du milieu qui le conditionne.
    « Il faut être celui qui dit le premier mot… » dit Godard quelque part. Dans une maison de plus de 500 ans, la tâche peut s’avérer difficile. Encore que !…

  3. Oh Flore 9a me fait bizare… J’me sens toute nue!

  4. ça… me fait bizzare

  5. Difficile de passer après Brigitte quand il s’agit de mettre des phrases sur des ambiances comme celles que tu nous montres dans cette belle série ! Alors, je serai bref : j’aime !

  6. je suis désolé, mais je n’accroche pas du tout à l’image..
    pour moi cette vue “serrée” ne suggère rien de plus qu’un matelas, alors que le titre pouvait laisser espérer une découverte…

  7. Je suis moi aussi vraiment désolé de ne pas pouvoir , plutôt savoir saisir le bonheur qu’un rectangle de matelas peut procurer. je sais que je passe à coté de quelques chose .. expliquez moi !!

    😉

  8. @ Zims : en guise d’explications, je t’invite à faire un petit tour sur les images déjà publiées ici par Flore et tu découvriras en images une vieille demeure familiale dont nous sommes quelques uns à être tombés sous le charme. Pour cela clique sur le nom de Flore à coté de l’image … bon voyage en Creuse !

  9. Merci pour l’invitation, je ne manquerais pas d’y poser les pieds

  10. Matelas – fictions ou matelas tout court ? A chacun sa vision. Merci pour votre visite.
    Et encore un clin-d’oeil reconnaissant à Brigitte David dont j’ai découvert la belle plume grâce à La vie en Gris. Nous en profitons d’ailleurs tous régulièrement. Merci donc à Philippe Photofloue de favoriser de telles rencontres.
    Merci Estienne pour le “J’aime!” et bienvenue à Zims dans la maison de famille! Et aux autres.

  11. Je reviens de la Creuse,j’ai mal aux pieds mais j’ai vu de belles choses et des choses intéressantes,mais c’est un endroit ou il ne faut pas se fier aux apparences, ils y a des pièges et des chausse-trappes,des images à tiroirs qui une fois ouvertes laissent voir leurs intimités

    Le matelas n’est pas ma préférée,au contraire d’autres, je ne la comprends pas

    Je vais patienter pour continuer l’exploration.

  12. Un matelas de laine, de ceux qui prennent votre empreinte lorsque vous les fréquentez assidument; Ici point d’empreinte sinon ce rai de lumière grise comme un chagrin.
    @Brigitte,que d’images dans ces mots !

  13. Gris comme le chagrin… Joli! je prends. Merci Hervé, F

  14. Les photos de Flore vont bien sur les mots de Brigitte, comme lovés sur un bon matelas.

  15. Merci à vous Francis, F

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