Bonjour,

ceci est ma première photo dans La vie en gris. Je suis venu grâce à Yvap que je côtoie régulièrement du côté de la Mouffe. Comme il m’arrive d’écrire, voici ce que cette photo m’avait inspiré au moment où je l’ai prise, le 9 novembre 2005 avec un petit appareil numérique Sony.

“Il n’y a pas de mauvaise place au bar”

Les tabourets s’alignent comme autant d’escabeaux pour former un échafaudage pour les assis de passage. Une passerelle de sièges entre les convives dessinant des viaducs entre les regards qui se rejoignent dans le vide. Sur la sellette, ils s’apostrophent, comme s’ils étaient sur un ponton, les buveurs tanguent sur le wharf et s’endorment, marins suspendus dans les airs.
Les dormeuses, les boudeuses, les bergères, les causeuses prient dieu chacune à sa manière. Elles prient dieu pour ne pas tomber dans le ruisseau, juchées sur les pierres d’une marelle imaginaire qui les conduira au paradis ou les fera chuter en enfer.




prince roro

Sociologue, écrivain, chanteur
7 Commentaires
  1. ah le petit fer à cheval, à cause de la forme de son bar, son andouillette AAAAA dans l’arrière salle, l’effervescence nocturne de la Vieille-du-Temple, la fin des années 80, mes 20 ans, Xavier Denamur aux commandes, les tablaux de Léna aux murs, on étaient tous si serrés autour du bar qu’on finissaient par se connaître. Juste en face, il y avait la pâtisserie “Tout au beurre”, avec la patronne qui nourrissait les clochards. Depuis, elle est partie, et les repreneurs ont du fermer, à cause d’un crime entre associés. Et la teinturerie, la meilleure du quartier, devenue marchand de glace bio. Seul le petit fer a traversé cette époque. Je me souviens.

  2. Aïe ! Prince Roro débarque ! Attachez vos ceintures ! 🙂

    Salut l’artiste et bienvenue sur LVEG !

  3. Oui, bienvenue au (probable) premier photographe à avoir été précédé de sa photo sur LVEG ! 🙂

  4. Bienvenue bon prince! c’est vrai que votre trogne nous est familière… 🙂
    Beaucoup de plaisir à parcourir cette photo, à cloche pied; l’idée de marelle lui va bien.. Pleins d’histoire à s’y raconter, quand l’absence autorise toute les présences, comme dans un lieu devenu silencieux qui garderait l’empreinte du brouhaha et des conversations qui l’habitent aux heures d’affluences…
    Juste le regret peut être que l’extérieur soit ainsi confus… j’aurais bien attendu une silhouette plus lisible… dans cette idée de passage et de traces…

  5. J’aime …”juchées sur les pierres d’une marelle imaginaire qui les conduira au paradis ou les fera chuter en enfer.”…

    Et la photo est indissociable du texte, elle en est rendue vivante, et par la roublardise de l’imaginaire la fait habiter de multiples personnages qui ne se seraient jamais rencontrés autrement.

    Sans la baie vitrée (les vitres), la photo existait aussi 😉

  6. Ce qui m’a plu avec les vitres c’était le dialogue entre le rond et le rectangle, y compris avec le journal sur le bar….

  7. Eh bien il va falloir que l’on s’habitue à un nouveau regard et une plume, c’est tout simple quoi 😉
    Moi ce qui me plaisait c’était l’esprit marelle peut-être mais surtout esprit “Jeu de Go” /blanc/noir, occupation, répartition du territoire, prise du pouvoir, parole…

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *