Le 18 novembre dernier en quittant Paris Photo 2009,  je tombe Place du Palais Royal sur le “cimetière éphémère” installé par le collectif  “Les morts de la rue”.   Sur le macadam, des feuilles de papier représentant les tombes des 217 morts dans la rue en France durant les six derniers mois et sur lesquelles les passant sont invités à déposer une rose. Vision et atmosphère très émouvantes…




Patrick Hirtz

Médecin Urgentiste, engagé dans l'action humanitaire depuis une trentaine d'années, photographe amateur, passionné de photo-journalisme...
5 Commentaires
  1. Bravo, j’aime beaucoup cette photo pour son “intelligence” et la force de son vocabulaire.
    Intelligence et efficacité aussi de cette action très visuelle et perceptible de suite.

    Le fait que tu montres deux personnes âgées handicapées se croisant ainsi en silence ou recueillement ravive plusieurs réflexions :
    L’éducation est-elle suffisante par rapport à cette violence banale, comparée aux chiffres des accidents du week end ? Est-ce que les jeunes sont conscients de cette violence ? Que l’on peut rester “simplement” handicapé à vie.

    Techniquement, j’aurais vu un peu plus de développement sur les blancs pour faire ressortir les textes que l’on ne fait que deviner au premier plan.

  2. mouvement touchant de ces deux êtres dont les corps semblent se rapprocher, s’attirer mais sans pouvoir se réunir…Beauté de l’instant un peu comme la façon de R. Doisneau
    Superbe 😉

  3. Je trouve très bien de nous expliquer votre image : cela ne lui en donne que plus de force.
    Ce qui m’intéresse dans ce point de vue c’est surtout la mise en perspective d’un côté ces deux personnes âgées “en fin de vie” et de l’autre ces morts forcément injustes. Morts tout simplement parce qu’ils vivaient dans la rue… Au XXIème siècle.

  4. Patrick, peux-tu préciser:
    morts parce que vivants dans la rue ou piétons renversés ? et ceci sur les six derniers mois ? de toute manière c’est forcément injuste et scandaleux, c’est en plus énorme, mais çà n’aurait pas non plus la même signification et importance “politique” ! (j’espère être compris)

  5. @Bernard
    Il s’agit d’enfants, de femmes et d’hommes morts dans la rue parce que vivant dans la rue…Le texte qui suit accompagnait l’invitation à cet hommage:
    “Amis qui passez, d’ici ou d’ailleurs recueillez-vous un instant dans ce cimetière éphémère, cimetière de papier. Morts de la rue ou des séquelles de la vie à la rue, morts sur le trottoir, dans un squat, dans un bois, sur un parking, âgés de 7 à 85 ans , en moyenne à 47 ans, là où l’espérance de vie nationale est de 81 ans. Morts assassinés, suicidés, de maladie, d’épuisement, de solitude, morts surtout du sentiment de ne plus exister. Nous sommes des accidentés de la vie, du fait de ruptures familiales, de la perte de travail, du logement. Nous vivions en bas de chez vous…”

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *